Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le Var plus pénalisé que les autres départements
A Saint-Raphaël : Frédéric Masquelier fait un constat déplaisant : « Dans le Var, nous avons été punis. Saint-Raphaël doit payer 2,7 millions d’euros en 2018, puis encore 2,7 millions en 2019 et encore 2,7 en 2020. Ça représente 5 % de notre budget de fonctionnement. Des pénalités qui ont été augmentées de 200 %, qui ne pourront donc pas être ramenées à zéro par de l’investissement dans le logement social. Les plans de l’État, qui prévoient des constructions de centaines de logements sociaux (800 en trois ans pour Saint-Raphaël), sont inatteignables ». Ce que le maire de la cité de l’Archange n’accepte pas, c’est l’injustice faite aux communes du Var : « Le taux de pénalité est à la discrétion de l’État, le montant de la pénalité est fixé arbitrairement. En comparant les villes de même catégories, les communes des départements voisins n’ont pas été si lourdement sanctionnées. La loi n’est pas interprétée de la même manière pour tous. Par exemple, la ville de Velaux, dans les Bouchesdu-Rhône, n’a vu sa pénalité augmenter que de 25 %». Et Frédéric Masquelier de dénoncer les pratiques administratives. « Lorsqu’on vend des terrains pour des logements sociaux, la valeur en est minorée. Par exemple, nous avions un terrain évalué par les Domaines à 3,5 millions d’euros. Lorsqu’on a choisi de l’affecter aux logements sociaux, les mêmes Domaines l’ont minoré à 2,5 millions. Ils ont fait baisser le prix du terrain d’un million ! On a l’impression de se faire spolier. On voudrait que les parlementaires s’intéressent à nos problème,s mais depuis le noncumul des mandats, les députés ne sont plus des maires et ne semblent plus disposés à nous entendre ».
A La Crau : Christian Simon s’est immédiatement allié avec son homologue raphaëlois : « Nous allons devoir payer 850 000 euros chaque année pendant trois ans. Nous pénaliser de façon aussi énorme, c’est inconcevable. Le préfet du Var ne s’est pas battu pour nos communes. Le chiffre imposé de logements sociaux est irréalisable. Ce qui me choque, c’est qu’à Paris, il n’y a pas de contradictoire. On n’a pas le droit de s’expliquer devant la commission. Personne ne prend en compte nos multiples contraintes comme le prix élevé du foncier sur nos communes, nos importantes zones agricoles, espaces boisés classés… et j’en passe comme la multiplication des recours administratifs contre les permis de construire par des tiers, retardant voire empêchant la concrétisation d’opérations destinées à créer du logement social. Car les riverains ne voient pas d’un bon oeil des voisins en logement social ».
A Saint-Cyr: Philippe Barthélémy a été douloureusement surpris : « Rien ne nous laissait supposer qu’on serait pénalisé à ce point. Le préfet signe des chiffres irréalisables. Il sait le coût des terrains sur la côte, les contraintes de la loi littorale… et malgré tout ce représentant de l’État nous demande des choses impossibles ».
A Roquebrune: Jean-Paul Ollivier a prévu des servitudes de mixité sociale sur les terrains communaux : «Des logements sociaux aux Issambres, ça passe mal. Et il y a le manque d’espace, le site classé du Rocher, le périmètre Natura 2000, le plan de prévention des risques d’inondations, celui des risques d’incendies de forêts, qui augmentent l’inconstructibilité… »
A Carqueiranne: Robert Masson a signé un contrat de mixité sociale : « Et malgré cela, notre pénalité est passée de 40 à 100 %».
Au Pradet: Hervé Stassinos a ironisé : « Je fais partie du cercle. Je vois qu’on a tous les mêmes problèmes. Moi, je bloque tous les projets que je peux bloquer. Je suis en conflit dur avec l’État. Je ne signe rien et j’ai la population avec moi, contre une densification trop forte ».
A Muy : Liliane Boyer s’insurge aussi : « On doit faire 900 logements sociaux alors qu’on a 130 demandes. À quoi ils vont servir ? On nous recase des « droits au logement opposable (Dalo)» extérieurs. Et si on sort de la carence, ce sera pour mieux y retourner ! »
A Solliès-Toucas : François Amat estime le seuil insupportable: « Nous, on ne sortira jamais du club. On n’est pas contre les logements sociaux, mais on veut préserver nos territoires».
A Vinon-sur-Verdon: Claude Cheilan a reçu la nouvelle à Noël : «Quel cadeau ! J’ai Cadarache, Natura 2000, des zones agricoles protégées, des PPRI et PPRIF. Sur une commune aussi petite, je délivre 45 permis par an et on me demande de construire 370 logements sociaux?»