Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Ce soir, Corsica Ferries appareille pour Majorque Toulon

À quelques heures du premier départ vers le port d’Alcudia aux Baléares, Pierre Mattei, le président de la compagnie, revient sur la naissance de cette ligne et les espoirs qu’il y place

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIRGINIE RABISSE vrabisse@varmatin.com

Il sera 20 heures ce soir, lorsque le Méga express 2 appareille­ra direction Alcudia, à Majorque. Avec plus de mille passagers à son bord, il accostera demain matin, pour la première fois, aux Baléares. Grâce à ses deux rotations par semaine vers l’île espagnole, la Corsica Ferries étend son offre à l’internatio­nal et espère pérenniser cette nouvelle ligne dans les trois ans. À quelques heures du premier départ, c’est ce qu’assure son Président-directeur général, Pierre Mattei.

Pourquoi avoir choisi d’ouvrir une ligne vers Majorque ? Et pourquoi au départ de Toulon ?

Majorque, c’est l’île principale des Baléares. Or, cela faisait très longtemps qu’il n’y avait plus de rotation directe maritime depuis la France. Auparavant, c’était au départ de Sète. Nous pensons qu’il y a un moyen un peu plus simple, moins coûteux et plus pratique pour faire du tourisme : c’est d’y aller avec sa voiture pour y circuler librement, sans contrainte avec tout ce qu’on veut. Quant au choix de Toulon, c’est notre port principal, depuis lequel nous desservons déjà la Corse et la Sardaigne. Conjointem­ent avec la Chambre de commerce et d’industrie du Var, nous voulions rajouter une corde à notre arc avec une autre liaison internatio­nale. On est donc très heureux de pouvoir à nouveau participer au développem­ent du port de Toulon.

Les ventes de billets ont démarré le  octobre dernier. Combien ont été vendus?

Depuis octobre, environ vingt mille billets ont été achetés.

Quel est le taux de remplissag­e du bateau qui part ce soir ?

Sur la première traversée, nous sommes à  % de remplissag­e. Soit plus de mille passagers. C’est très bien pour une ligne qui débute.

Et pour l’été?

Ça démarre gentiment. Vous savez, les lignes, au début, il faut qu’elles s’installent, que les gens sachent qu’elles existent. Nous voyons sur le long

terme. Pour la Sardaigne par exemple, la première année, ce n’était pas brillant, puis, la deuxième année, ça a été très bon et là, la troisième année, c’est encore meilleur. Donc on se donne trois ans pour réussir. Ça fait bientôt vingt ans que nous sommes sur Toulon, mais il a fallu du temps avant que ça démarre.

Pour la Sardaigne justement, vous avez atteint les cent mille passagers en moins de deux ans. Quels sont vos objectifs pour la ligne vers Alcudia ?

La desserte de la Sardaigne en  et  a en effet déjà porté tous ses fruits. Mais pour Majorque, nous n’avons pas d’objectif spécifique. Le but, c’est de s’installer sur le long terme. Nous proposons deux voyages par semaine, ce n’est pas énorme, c’est un test de marché que nous faisons. Nous voulons pérenniser la ligne. Si ce n’est pas en un an, ce sera en deux.

Qui sont les voyageurs ? D’où viennent-ils ? De Toulon, du Var, de la Région ou de plus loin encore?

Ils viennent de la France entière parce que Toulon est central et si vous voulez aller à Majorque en bateau, vous économisez beaucoup en trajet, même si vous venez de Lyon.

Pour faire fonctionne­r une ligne, on imagine qu’il faut du monde. Combien de personnes ont été embauchées pour celle-ci ?

En fait, on ne compte pas comme ça : on n’embauche pas spécifique­ment du personnel pour une ligne ou pour une autre. Tous les navires desservent toutes les lignes, aucun n’est dédié à une ligne. En revanche, l’acquisitio­n d’un navire en plus, en l’occurrence le Pascal-Lota l’an passé, nous permet de développer les rotations, dont celles avec les Baléares. Et un navire de plus, c’est un peu plus de cent personnes supplément­aires.

Que représente cette nouvelle traversée en terme de chiffre d’affaires

pour la Corsica Ferries ?

Cette ligne est une petite niche de marché, qui est très faible par rapport à ce qui se passe aujourd’hui sur les Baléares : notre offre représente bien peu, mais modestemen­t nous voulons montrer qu’il est possible aussi de desservir les Baléares en ferry. Ainsi, en terme de chiffre d’affaires, c’est donc quelques millions sur un

Vingt mille billets vendus” Cette ligne est une niche de marché”

total qui se situe aux alentours de  millions d’euros de chiffre d’affaires.

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(Photos Frank Muller et DR) Rempli à  %, c’est le Méga express  de la Corsica Ferries qui inaugure, ce soir, la ligne vers les Baléares.
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Demain matin, un millier de passager débarquera à Alcudia, après près de dix heures de traversée et quelque  kilomètres en Méditerran­ée.
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