«Çafaitmal!»

C’est le genre de duel qui laissera des regrets pendant pas mal de temps à Richard Gasquet. Au lendemain de sa 500e victoire sur le circuit, l’Héraultais a sorti un match XXL face à Alexander Zverev hier soir. Des amorties, des revers tonitruants, mais surtout du coeur pour tenir la distance pendant 2h39 avec le numéro 4 mondial. Pas un mince exploit. Il n’a manqué que la finition. Mais le cadet de la famille avait davantage de ressorts que Mischa, le grand frère battu la veille. Le jour de ses 21 ans, Alexander s’est offert le scalp du dernier Tricolore en lice. Une dizaine de minutes après son match, qui avait fait s’animer le court Central pour la première fois de la semaine et tenu en haleine le public jusqu’à 21 heures, “Richie” avait le visage marqué. Autant par l’effort que par la frustration d’avoir loupé un énorme rendezvous. Une première demi-finale en Principauté depuis 13 ans. Qui plus est face à Kei Nishikori, un joueur largement dans ses cordes. « Ça fait mal de le perdre 7-5 au 3e. C’est un match de fou qui n’a pas tourné de mon côté, pourtant j’ai eu des balles de break à 4-4, à 5-5 (au 3e set), mais je fais de mauvais retours. Ça s’est joué à très peu de chose, c’est très dur ». Même avec 11 ans de moins que son adversaire, Zverev commence à connaître la recette pour mettre justement ces petits détails de son côté. En moins d’un an, il vient de glaner deux Masters 1000 (Rome et Montréal) et se rapproche de plus en plus des deux monstres sacrés du tennis. Sûrement ce qui a fait la différence hier soir. « Il se bat énormément, c’est un compétiteur hors pair, soufflait Gasquet. Le mérite lui revient. Il fait presque 2 mètres (1m98 pour 86 kg), mais a une couverture de terrain incroyable. Il n’est pas numéro 4 mondial pour rien ». A Monaco aujourd’hui, il jouera sa première demi-finale. Sûrement pas sa dernière.