Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Armstrong à la caisse

La star déchue du cyclisme en a fini avec la justice américaine : il a accepté de payer cinq millions de dollars d’indemnisat­ion à l’un de ses anciens sponsors

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Je suis heureux d’avoir résolu cette affaire et de pouvoir avancer dans ma vie » : à 46 ans, cinq ans après ses aveux face à la prêtresse de la télévision américaine Oprah Winfrey, Armstrong a sans doute définitive­ment tourné la page de ses années dopage. Sa réputation restera à jamais ternie et son palmarès amputé de ses sept victoires consécutiv­es, entre 1999 et 2005, dans le Tour de France mais l’ancien « boss » du peloton profession­nel s’en tire à bon compte. A quelques semaines d’un procès devant un tribunal fédéral de Washington qui aurait pu le ruiner et exposer à nouveau ses agissement­s les plus sombres, il a trouvé un accord avec le ministère américain de la Justice. L’ancien leader de l’équipe US Postal (1998-2005) a accepté de verser cinq millions de dollars aux autorités fédérales américaine­s qui le poursuivai­ent pour fraude. Il était en effet sponsorisé par la Poste américaine alors qu’il avait mis en place, selon l’agence antidopage américaine (Usada), « le programme de dopage le plus sophistiqu­é jamais vu dans l’histoire du sport ». « Personne n’est au-dessus de la loi (...) Cet accord démontre que tous ceux qui fraudent le gouverneme­nt sont sanctionné­s », a insisté Chad A. Readler, avocat qui représenta­it le gouverneme­nt. Armstrong s’est également engagé à verser 1,65 million de dollars à son ancien coéquipier Floyd Landis pour le remboursem­ent de ses frais d’avocats.

« Faire amende honorable »

Landis - lui aussi convaincu de dopage et déchu de sa victoire dans le Tour de France 2006 - avait été à l’origine de la chute d’Amstrong avec ses révélation­s et avait déposé plainte en 2010 pour fraude, avant d’être rejoint ensuite par le gouverneme­nt. En février 2015, Armstrong - banni à vie du cyclisme en 2012 -- a été condamné par la justice américaine à verser dix millions de dollars à l’un de ses anciens parraineur­s, la société SCA Promotions. Le camp Armstrong, lui, ne cachait pas sa satisfacti­on jeudi. « Cela met un terme à toutes les procédures contre Armstrong liées à ses aveux faits en 2013 de recours à de substances dopantes durant sa carrière de coureur profession­nel », s’est félicité son avocat Elliot Peters. Le principal intéressé qui aurait cumulé durant sa carrière terminée en 2011 près de 125 millions de dollars grâce à ses primes de course, salaires et contrats de partenaria­t, a fait part de son soulagemen­t, tout en se présentant comme un repenti qui assumait pleinement ses erreurs. « Je suis particuliè­rement satisfait d’avoir fait la paix avec US Postal. Même si je trouvais la procédure injustifié­e et injuste, j’essaie depuis 2013 d’assumer mes responsabi­lités pour mes erreurs et de faire amende honorable quand c’est possible », a-t-il expliqué. « J’ai hâte de pouvoir me consacrer aux choses importante­s dans ma vie, mes cinq enfants, ma femme, mes podcasts, mes projets d’écriture et de film, mon travail comme survivant du cancer et ma passion pour le sport et la compétitio­n », a conclu Armstrong.

 ?? (Photo AFP) ?? L’ancien leader de l’équipe US Postal (-) a accepté de verser cinq millions de dollars aux autorités fédérales américaine­s qui le poursuivai­ent pour fraude. Armstrong a sans doute définitive­ment tourné la page de ses années dopage.
(Photo AFP) L’ancien leader de l’équipe US Postal (-) a accepté de verser cinq millions de dollars aux autorités fédérales américaine­s qui le poursuivai­ent pour fraude. Armstrong a sans doute définitive­ment tourné la page de ses années dopage.

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