Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Nos lecteurs ont la parole

Var-matin vous propose de participer à un débat sur un thème d’actualité. Le sujet du jour : Êtes-vous pour l’instaurati­on d’une deuxième journée de solidarité ?

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N

otre débat de la semaine porte sur le souhait du président de la république d’instaurer une deuxième journée de solidarité. En , le gouverneme­nt de Jean-Pierre Raffarin avait instauré une journée de solidarité envers les personnes âgées. Le principe était de demander aux salariés de travailler un jour férié, comme le lundi de Pentecôte, par exemple, sans être payé. Ce dimanche  avril, lors de l’interview que le chef de l’État a accordé à plusieurs médias, le sujet sur le financemen­t de la dépendance des personnes âgées a refait surface. Le président de la république n’exclut pas d’instituer une seconde journée de solidarité pour financer le coût de la dépendance et du âge. Qu’en pensez-vous ? Comment financer autrement la dépendance des personnes âgées?

Êtes vous prêts à sacrifier un deuxième jour férié ?

Aeux de faire des efforts

On nous demande toujours à nous, Français et travailleu­rs, de faire des efforts... Hausse de la CNRACL et CSG, avec impact sur nos salaires et sur le revenu des retraités. Et nos politiques, quel effort fontils ? Quand on voit le salaire que va toucher Mme Macron... Les frais de déplacemen­t de nos élus, les notes de frais, leurs revenus qu’ils cumulent... Je ne suis pas pour cette nouvelle journée de solidarité. Je pense qu’ils peuvent trouver le financemen­t entre eux, en déduisant une journée de salaire à chaque ministre, député, président ... DELPHINE GUILLARD, SAINT-LAURENT-DU-VAR

Une mesure injuste

J’y suis opposée car d’autres pistes n’ont pas été explorées. Par exemple, la taxation des bénéfices des grosses entreprise­s ou le renforceme­nt de la lutte contre l’évasion fiscale. L’idée est incohérent­e : augmentati­on de la CSG des retraités pour aider les salariés et en même temps baisse du pouvoir d’achat des salariés en leur faisant faire une corvée au sens propre du terme. Une mesure injuste. MICHÈLE ROBERT

Un impôt supplément­aire

Gouverner c’est prévoir et cela ne semble pas la qualité principale des gouverneme­nts successifs que nous avons eus en France depuis plusieurs dizaines d’années. Ce besoin d’argent urgent pour la dépendance de nos personnes âgées aurait dû être inclus dans le dernier budget. En ce qui concerne une 2e journée de solidarité, je ne suis pas d’accord car, que je sache, la première n’a rien changé à la condition de nos aînés, d’autant plus que, pour moi, il s’agirait d’un impôt supplément­aire, alors même qu’on nous promet actuelleme­nt aucune augmentati­on de la pression fiscale. DOMINIQUE BERTEAU, RETRAITÉ

La solidarité doit être l’affaire de tous

Sachez que nous sommes très nombreux à ne pas être opposés à une deuxième journée de solidarité. En revanche, ce qui nous révolte, c’est que les gens sans emploi, bénéficiai­res ou non d’allocation­s, ne sont pas contraints à donner une journée pour aider les personnes en difficulté­s. C’est là une grande inégalité de traitement : une journée de travail en plus sur un an, ce n’est pas énorme, mais ça l’est encore moins lorsqu’on dispose de temps et qu’on peut offrir ses services ne serait-ce que par une écoute auprès de personnes (âgées ou autres) qui en ont besoin. La solidarité doit être l’affaire de tous et pas seulement celle des travailleu­rs ! MARIE-ANGE DAR

Pas anormal

Oui, je ne trouve pas anormal qu’un deuxième jour férié retiré aux salariés puisse bénéficier aux retraités. Nous sommes dans le principe du donnant donnant. Les retraités ont participé à l’emploi par l’entremise de la CSG, les actifs peuvent contribuer aussi aux bien-être des personnes âgées qui sont ou seront, ne le perdons pas de vue, leurs parents, leurs grands-parents et dans certains cas, je leur souhaite, les arrièregra­nds-parents. N’ignorons pas non plus que cela peut leur être utile à eux-mêmes dans quelques années. Eh oui ! Pour ma part, je n’ai pas rechigné lorsqu’il a fallu donner, je préfère le mot offrir, le lundi de Pentecôte et je n’ai pas dépéri. Voilà pour moi c’est simple, il s’agit d’ouvrir les yeux et tant mieux si les progrès de la médecine et la prise de conscience des gens à permis d’en arriver là. EVELYNE DORILLE, NICE

Creuser une inégalité

Je suis contre. Il existe déjà une inégalité sociale de traitement avec la première journée mise en place étant donné que sa gestion est différente d’une entreprise à une autre et que la perte n’est pas identique pour tous les salariés. Une deuxième journée ne ferait que creuser cette inégalité. CHRISTINE BERTHIER

Surveiller la gestion des maisons de retraite

Bien évidemment, on ne peut être que contre la seconde journée de solidarité. Déjà, seulement une partie de la population est assujettie à la première journée. Une injustice. Les personnes qui bossent dur, souvent avec un salaire au SMIC ou s’en approchant préfèrent avoir une journée de repos payée ou une journée de travail majorée. Les marges énormes pratiquées dans les maisons de retraite servent à enrichir les actionnair­es, au détriment de la qualité du service tout en rémunérant le personnel « au lance-pierres ». La 1ère journée de solidarité a permis d’installer des climatiseu­rs dans ces maisons de retraite qui pouvaient largement les auto-financer simplement en rognant légèrement sur leur énorme marge bénéficiai­re. Au lieu de soutirer de l’argent au petit peuple, les politicien­s devraient imposer des contrainte­s aux actionnair­es des maisons de retraite. Moins de marge astronomiq­ue. Cela aurait pour effet d’offrir une meilleure fin de vie à nos aînés, d’embaucher et de mieux rémunérer les personnes oeuvrant au bien-être des anciens. La gestion des maisons de retraite est un exemple frappant du capitalism­e occidental. Dans d’autres régions du monde, parfois dans d’autres religions, on respecte les anciens, mieux on les chouchoute. En France, on fait de l’argent sur leur fin de vie et quand on estime qu’on peut encore en gratter plus (car nous sommes des moutons toujours prêts à être tondus en bêlant de joie) alors on instaure une journée de solidarité.

PHIL 06

Dispenser les soignants

Je suis aide soignante depuis quelques années et honnêtemen­t, je pense donner assez du mien et de ma personne pour que nos anciens soient au mieux. Je pense que cette journée de solidarité devrait être supprimée pour le personnel travaillan­t auprès des personnes âgées, notamment en EHPAD (12 h par jour et nuit, les dimanches et jours fériés et j’en passe .... ). Alors je suis contre une seconde journée de solidarité. Évidemment, je ne me plains pas de mon travail, je l’ai choisi et j’en suis très heureuse mais... MERIAM KEBBI

Redistribu­er les avantages

Pas d’accord. On prend toujours aux mêmes, c’est-à-dire aux classes moyennes. Il faut à la place enlever tous les avantages des députés, des sénateurs et des hauts fonctionna­ires et redistribu­er tout ça pour les personnes âgées. JOCELYNE PASTORELLI

Toujours les mêmes qui trinquent

Encore une fois, ce sont toujours les mêmes qui trinquent. Je comprends très bien qu’il faille récupérer de l’argent pour aider mais on m’a toujours dit que l’exemple devait venir d’en haut. Donc de, cette soit-disant élite qui nous mène par le bout du nez. C’est notre rôle d’assurer le bien-être de nos anciens, qui sont nos livres d histoire mais trouvons d’autres solutions.

RENAUD ESPUNO

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Photo AFP

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