Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Positionner Hyères comme un événement francophone »
Emmanuel Kherad, journaliste, La Librairie francophone
Le journaliste animateur de La Librairie francophone sur France Inter est un fidèle de la fête du livre, d’autant plus qu’il a désormais un pied-àterre près de Toulon. Ardent défenseur de la francophonie, de ses richesses et de sa diversité, le natif de Nice s’implique depuis la première édition dans l’organisation d’un rendez-vous qu’il verrait bien prendre une autre dimension.
La Librairie francophone
a réalisé de très belles audiences entre janvier et mars...
Nous avons cumulé des records d’audience radio sur cette période-là depuis cinq ans, ce qui va nous emmener à faire sans doute la meilleure saison depuis douze ans que l’émission existe. À heures, nous battons des prime time à la télé sur la même thématique. C’est l’émission radio et télé la plus suivie de France. Nous avons des pics à auditeurs.
Les raisons de ce succès ?
Ce n’est pas une émission littéraire, c’est une émission livre et culturelle qui porte la francophonie, que nous défendons, avant toute chose. Pour avoir un public le plus large possible, nous avons organisé des rencontres entre des auteurs et des artistes, et cela fonctionne. Quand on a Bernard Lavilliers ou Raphaël qui viennent jouer un titre en live et rencontrer des auteurs, il y a une synergie qui se produit. Et puis nous proposons un grand voyage culturel, nous essayons de faire voyager et rêver l’auditeur. Nous ne sommes pas dans l’entre-soi, mais dans l’ouverture sur le monde.
Vous êtes présents à la fête du livre depuis le début…
Je soutiens cette fête car c’est un événement important qui va aussi promouvoir la francophonie dans la région. Quand Danny Laferrière l’an dernier ou
() Tahar Ben Jelloun cette année acceptent de venir, ce sont de grands auteurs qui portent à la fois la littérature et la francophonie. Il y a peut-être un rôle à jouer de positionner la fête du livre d’Hyères comme un des événements francophones en France (...). Ce qui est important, c’est de servir la cause de la francophonie. Elle est aussi un rempart face au fondamentalisme, à l’extrémisme. La région Paca, au coeur de la Méditerranée, doit porter la francophonie.
Que représente la lecture pour vous?
Je lis tous les auteurs que je reçois, j’en fais un point d’honneur. J’ai l’avantage de faire un métier qui est ma passion. La passion devient vite un sacerdoce (...). Le train est mon deuxième bureau, cela me permet de lire. Je lis en moyenne livres par an.
Sur un plan plus personnel, que vous apporte la lecture ? Un moment d’évasion…
Une prise de conscience du monde. Grâce à mes lectures j’arrive à avoir un regard sur le monde qui s’affine et s’aiguise chaque année. Cela m’enrichit considérablement intellectuellement et me permet d’être en prise avec le monde et la réalité sociale au niveau des pays de la francophonie, pas seulement de la France. 1. Touché par un deuil familial, il n’est finalement pas venu.