Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Vingt ans pour Sébastien Ribière, d’abord acquitté d’un meurtre

Acquitté le 2 avril 2016, en premier ressort dans les Bouches-du-Rhône, Sébastien Ribière a été condamné vendredi soir par la cour d’assises du Var, au terme de cinq heures de délibéré

- G. D.

Le verdict de la cour d’assises du Var est tombé à 23 h 45, dans la nuit de vendredi à hier. Après cinq heures de délibéré, au terme de deux semaines de procès, Sébastien Ribière, 39 ans, a été déclaré coupable du meurtre de Carine Desiles, dans la nuit du 7 au 8 juin 2011, dans l’appartemen­t qu’occupait la jeune femme au centre de Marseille. Acquitté le 2 avril 2016, en premier ressort par les assises des Bouches-du-Rhône, Sébastien Ribière a été condamné à vingt ans de réclusion. Sa compagne, Alexandrin­e Brugerolle de Fraissinet­te, 33 ans, a été jugée coupable du délit de recel de cadavre et condamnée à deux ans d’emprisonne­ment. La cour n’a pas délivré de mandat de dépôt à son encontre.

Cause de la mort inconnue

À l’énoncé du verdict, Sébastien Ribière n’a rien dit. À la différence de son premier procès, où son acquitteme­nt l’avait conduit à faire un doigt d’honneur, avec un commentair­e peu délicat à l’intention de la victime. Le parquet général d’Aix-en-Provence avait attendu la limite du dixième jour pour interjeter un appel principal de la décision. Le corps de Carine Desiles, 37 ans, qui vivait dans le cinquième arrondisse­ment, avait été découvert le 15 juin 2011, les aboiements de ses deux chiens ayant alerté ses voisins. En état de décomposit­ion, son cadavre reposait dans sa baignoire, sur le ventre, le visage sous l’eau. Trois expertises médico-légales n’avaient pu déterminer les causes de la mort.

La cocaïne pour mobile

La victime se contentait des minima sociaux, augmentés du produit d’un petit trafic de cocaïne auquel elle se livrait auprès d’une clientèle d’habitués. C’est dans ce milieu que les policiers avaient mené leur enquête. Elle les avait conduits sur la trace de Sébastien Ribière et Alexandrin­e Brugerolle de Fraissinet­te, un couple arrivé un mois auparavant du Puy-de-Dôme, qui avait résidé pendant deux semaines chez la victime, jusqu’à sa mort. Au terme de l’enquête, le mobile retenu pour le crime était un paquet de 500 grammes de cocaïne, dont Sébastien Ribière avait confié la garde à Carine Desiles. La victime aurait refusé de lui rendre la drogue, prétextant qu’elle s’était fait dévaliser.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Sébastien Ribière et son avocat, Me Jean-François Canis.

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