Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Asile: l’Assemblée vote le doublement de la durée de rétention à jours
L’Assemblée a donné son feu vert hier à une augmentation de la durée maximale de séjour en centre de rétention des étrangers en attente de leur expulsion, une des mesures les plus contestées du projet de loi asile et immigration. Cet article phare du texte porté par Gérard Collomb, qui prévoit notamment que la durée maximale de rétention va passer de 45 à 90 jours, a été adopté par 77 voix contre 31, avec 46 abstentions. Outre la plupart des LREM, il a obtenu des suffrages UDI-Agir mais « sans gaieté de coeur ». Vivement critiqué par la gauche, qui a unanimement voté contre, l’article s’est heurté à l’opposition de certains élus de la majorité. Neuf LREM ont voté contre. Cinq se sont abstenus. Les MoDem se sont partagés en deux pour, un contre, onze abstentions. Les LR se sont majoritairement abstenus (24 abstentions et 3 contre), comme les FN. Le ministre a défendu un article « totalement fondamental », dépeignant la rétention comme « un ultime moyen » mais qui « reste nécessaire ». Il a notamment promis que les centres de rétention (CRA) seront aménagés pour que les conditions « puissent être effectivement acceptables », notamment pour les familles. Défendant « un point d’équilibre », la rapporteure Elise Fajgeles (LREM) a affirmé que la rétention « est un moyen pour faire respecter les mesures d’éloignement », soulignant notamment que le taux d’exécution des obligations de quitter le territoire est de 15%. Tous les groupes de gauche et les radicaux
non inscrits ont défendu vainement des amendements pour interdire le placement de mineurs en rétention, rejoints par le
MoDem Erwan Balanant. D’autres amendements de gauche, notamment pour revenir à 45 jours, ont subi le même sort.