Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

C’est lui le patron

Rafael Nadal n’a pas eu à forcer son talent pour se hisser en finale. Impression­nant face à Dimitrov, l’Espagnol peut s’adjuger un onzième titre à Monte-Carlo en battant Nishikori

- FABIEN PIGALLE

Comment pouvait-il en être autrement. A vrai dire, Nadal avait déjà calmé tout le monde avant même le début de cette demifinale survolée contre Dimitrov. Le 6-0, 6-2 infligé à Thiem en quart avait bel et bien marqué le retour du boss. Le patron de Monte-Carlo, c’est lui. Hier, face au Bulgare tête de série numéro 4, il n’a même pas trembloté. À vrai dire, il n’a été obligé d’élever son niveau que dans la toute fin du premier set. Un rallye et une balle sur la ligne pour boucler la première manche 6-4, merci au revoir. «Çaa été une belle bagarre dans le premier set et il a fallu être solide à 5-4. Je l’ai été... » a-t-il déclaré avant de quitter le court sous les acclamatio­ns d’un public conquis. Avec dix titres au compteur, le Majorquin est comme chez lui sur l’ocre du Monte-Carlo Country Club et il devrait ne faire qu’une bouchée cet après-midi de son adversaire Kei Nishikori. « J’ai élevé un petit peu plus mon niveau et ça m’a permis

d’être en finale », lâchait-il avant de s’éclipser et de rappeler à quel point ce tournoi est « spécial» pour lui. Le deuxième set ? Jamais le Bulgare de 26 ans n’a trouvé les ressources pour surmonter ce coup de massue. Le dos qui tirait un peu, un revers balancé à deux mètres en dehors du court sur la balle de match et voilà qu’on retrouvait en conférence de presse un Dimitrov... heureux. « Je me suis bien senti. Je retiens beaucoup de choses positives, un de mes meilleurs matches. Je me suis bien déplacé sur le court et au-delà du résultat, je suis heureux ». Et bien... ça en dit long sur le gouffre qui s’est creusé hier après-midi entre le patron et ses prétendant­s. Immédiatem­ent après sa victoire, l’Espagnol envoyait un SMS à son coach pour lui demander de réserver un court. Une scène cocasse. « Je suis allé m’entraîner immédiatem­ent ensuite, avouait Nadal. Après le match j’étais plus nerveux qu’au début et j’avais besoin de frapper quelques coups droits gagnants qui me serviront demain (aujourd’hui) ». Avec seulement 16 jeux concédés en quatre matches et aucun set perdu depuis huit rencontres à Monte-Carlo, l’Espagnol est bien sur une autre planète. « Il joue très bien sur terre battue, c’est aussi simple que ça, concédait le Bulgare.

Tactiqueme­nt, c’est parfait. Il joue bien les points clé. Et quand vous avez ce crochet gauche qui vient vous frapper toujours sur vos points faibles, ça fait très mal à force. Il fait du mal à beaucoup de monde. Peu importe si vous êtes fort physiqueme­nt, si vous jouez très bien ou vous déplacez bien, pour quelqu’un comme moi qui joue un revers à une main, c’est très usant et à la fin, vous avez mal à l’épaule ». Nadal martyrise ses adversaire­s sur la Riviera année après année. Il sait qu’ici, il peut se jauger et monter en puissance avant Roland-Garros. Le numéro 1 mondial laisse souvent derrière lui des joueurs en peine. Dimitrov encore : « Maintenant ? Je vais rentrer à la maison et je vais être furieux... Je vais mettre sur écrit tout ce que j’aurais pu mieux faire. Je vais écrire une liste d’objectifs, et je vais passer à autre chose. C’est tout ce qu’on peut faire : contrôler ce qu’on peut contrôler, et laisser passer le reste ».

Le reste ? C’est Nadal. Qui écrit lui aussi... sa légende.

Quand vous avez ce crochet gauche qui vient vous frapper toujours sur vos points faibles... Ça fait très mal à force ”

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Les frères Bob et Mike Bryan ont battu la paire italienne Bolelli-Fognini et filent en finale.
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L’aventure se termine en demi-finale pour Edouard Roger-Vasselin et son coéquipier indien Rohan Bopanna.

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