Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Monaco, ça coince...
Deux défaites de suite, dix buts encaissés, un mental absent et un coach énervé, Monaco doit vite se reprendre sous peine de perdre sa deuxième place
En s’inclinant à Guingamp pour la sixième fois en Ligue 1, Monaco est sur les bases de ses « mauvaises » saisons, à savoir celles terminées... à la troisième place (7 défaites en 2015 et en 2016). Au-delà de la défaite, la deuxième de rang et dix buts encaissés entre les matches de Paris et Guingamp, c’est l’absence de révolte qui a frappé au Roudourou. Toujours 2e du championnat mais chassé avec force par l’OL et l’OM qui sont à un point derrière, Monaco coince et ce pour plusieurs raisons.
L’infirmerie est pleine
Quatre attaquants sur le carreau (Falcao, Jovetic, Balde, Pellegri), Djibril Sidibé qui prie pour son genou, les deux gardiens sur le flanc, ce n’est pas une excuse mais n’importe quelle équipe aurait du mal à trouver un onze cohérent avec autant d’absences. Bien entendu, avec l’effectif qu’il possède Jardim doit pouvoir proposer autre chose, notamment dans l’envie. A Guingamp, Monaco s’est présenté avec le jeune Adama Diakhaby seul en pointe. Ce n’est ni son poste, ni son schéma tactique préférentiel. Moralité, Monaco n’a jamais été dangereux. Jardim aimerait changer des choses, sortir du onze des garçons qui sont dans le dur actuellement (Fabinho, Lemar, Moutinho) mais face à la longue liste de blessés, le coach portugais fait au mieux. Au Roudourou, il avait sur la feuille de match quatre garçons formés au club dont trois novices en Ligue 1 (Sy, Badiashile, Serrano, Sylla).
Le mercato a tout changé
Avec du recul, n’aurait-il pas fallu aller au bout de la démarche et vendre Lemar et Fabinho l’été dernier, quand leurs côtes étaient si hautes ? Dans la tête, les deux garçons n’ont, visiblement, jamais digéré l’hésitation de leurs dirigeants qui, jusqu’aux dernières heures du mercato, ont accepté de négocier – à leur tarif – les éventuels départs des deux joueurs. Moralement, il faut pouvoir encaisser et relancer la machine. Par ailleurs, comment expliquer le départ d’un Abdou Diallo, jeune du club au potentiel certain, alors que la charnière tire la langue et qu’il se murmure que Monaco cherche… un jeune stoppeur gauche. On a tous compris le projet monégasque, par certains aspects il est ambitieux et cohérent, mais il peut avoir des conséquences morales terribles sur l’effectif. Jusqu’ici, l’impact psychologique n’avait jamais touché le groupe en cours de saison…
La Coupe de la Ligue a cassé quelque chose
Monaco a toujours su se relever. Que ce soit après l’élimination en Ligue des champions dès la phase de poule ou quand le club de la Principauté a compris qu’il n’aura pas les armes pour lutter avec le PSG sur la longueur. Souvent menée au score, l’escouade de Leonardo Jardim a d’ailleurs su faire preuve d’une grande force mentale pour renverser les matches (7 rencontres remportées à domicile en étant mené au score). Et puis la nouvelle déconvenue en finale de Coupe de la Ligue contre le PSG, fin mars, a cassé quelque chose. Monaco y croyait, pensait pouvoir tenir en respect un PSG amputé de Neymar. Ce ne fut jamais le cas. Et quelque chose s’est cassé ce soir-là. Depuis, Monaco n’a gagné qu’un seul match (Nantes) et n’a pris que 4 points sur 12 en championnat.
Jardim tâtonne
Homme en forme de 2018, Stevan Jovetic a débuté sur le banc la finale de Coupe de la Ligue à Bordeaux au profit de Falcao. Un choix qui interpelle. Hasard ou non, le Monténégrin s’est blessé dans la foulée. Youri Tielemans, lui, se pose toujours autant de questions et ne semble pas comprendre ce que son entraîneur attend de lui. Sans parler des jeunes du club qui enchaînent des longues périodes sur le banc avant de rejouer du jour au lendemain (Touré, N’Doram). Jardim a jusqu’à samedi (réception d’Amiens) pour remobiliser son groupe et trouver des solutions pour ne pas terminer hors du podium, ce qui serait une première depuis la remontée en 2013.