Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Notre-Dame-des-Landes : nouveau délai accordé aux occupants de la ZAD
Le Premier ministre Edouard Philippe a accordé, hier, un nouveau délai aux occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, leur donnant jusqu’au 14 mai pour se régulariser ou quitter la zone sous peine de nouvelles expulsions, les zadistes déplorant un « nouvel ultimatum » peu propice à un retour au calme. « La préfète va convoquer pour le 14 mai la première réunion du comité qui a vocation à analyser les dossiers déposés par ceux des occupants illégaux qui veulent rentrer dans [...] le droit commun », a déclaré Edouard Philippe sur Europe 1. Initialement prévu le 6 juin, ce deuxième comité de pilotage sur l’avenir agricole du site de 1 650 ha, après un premier tenu le 19 mars, a été « avancé au 14 mai » sur décision du Premier ministre, a précisé la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein. Il pourrait être présidé par le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert. « Après la réunion du 14 mai, ceux qui ne sont pas engagés dans la démarche permettant l’accueil de nouveaux projets agricoles dans un cadre légal s’exposent à la poursuite des procédures d’expulsion », a indiqué Matignon dans un communiqué. « Vous pensez bien que quand on sera dans l’accomplissement effectif de ces procédures administratives, ceux qui ont choisi de ne pas s’y insérer devront avoir quitté les lieux, et à ce moment-là nous pourrons intervenir », a prévenu Edouard Philippe.
Incompréhension des zadistes
Cette « pause » dans les expulsions « n’est pas un réel geste d’apaisement », a estimé l’un des « porte-parole » des occupants de la ZAD. «Le gouvernement semble incapable de sortir de cette logique de chantage à l’expulsion et à l’ultimatum qui ne permet pas de construire un vrai dialogue et qui n’est pas propice à un retour au calme », a-t-il souligné. Les zadistes ont dit « ne pas comprendre l’accélération soudaine du calendrier ». Des occupants de la ZAD avaient répondu à une précédente injonction du gouvernement, en déposant il y a six jours en préfecture 41 dossiers nominatifs, dont 28 purement agricoles, première étape vers leur éventuelle régularisation. Les projets présentés couvrent un périmètre de 270 ha de parcelles, qui doivent encore être attribuées par l’Etat sous la forme de baux précaires.