Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Taxes douanières : l’Europe n’a pas à faire de concessions aux USA
Réponse de Bruno Le Maire à l’annonce d’un haut conseiller économique de Donald Trump qui liait la prolongation des exemptions sur l’acier/aluminium à cette décision
Le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a estimé, hier, que l’Europe n’avait pas à faire de concessions aux Etats-Unis sur la question des taxes douanières sur l’acier et l’aluminium, assurant qu’elle saurait « réagir » en cas de « guerre commerciale ». « Pourquoi ferions-nous des concessions ? Au nom de qui, au nom de quoi ? », a déclaré sur BFMTV le ministre, invité à réagir aux propos tenus quelques heures plus tôt par le principal conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow. Ce dernier a assuré que les exemptions sur les taxes sur les importations d’acier et d’aluminium ne seraient prolongées pour les pays européens qu’à condition qu’ils « fassent des concessions » sur leurs pratiques commerciales et douanières. Les exemptions sur les taxes douanières ont été accordées à plusieurs pays ou entités alliés des Etats-Unis comme l’UE, le Canada, le Mexique, l’Australie, l’Argentine et le Brésil. Elles expirent officiellement le 1er mai. « Le problème que nous reconnaissons bien volontiers, c’est qu’il y a une surcapacité de production d’acier et d’aluminium en Chine », a reconnu Bruno Le Maire, jugeant légitime de « régler ce problème ». « Mais le président américain envisage d’augmenter les tarifs sur l’acier et l’aluminium en Europe. Donc nous serions, nous, Européens, les victimes collatérales d’une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Nous ne pouvons pas l’accepter », a-t-il insisté, disant relayer le message en ce sens porté par Emmanuel Macron lors de son déplacement à Washington. « Soit il y a une exemption, et ça prouvera que ce qu’a dit le président de la République […] a été entendu. Soit le président Trump décide de maintenir des augmentations de tarifs qui pénaliseront notre économie, nos usines, nos ouvriers, notre croissance, et dans ce cas là, que les choses soient bien claires, l’Europe réagira», a-t-il prévenu.
Guerre commerciale ?
Bruno Le Maire, qui a fait référence à la chancelière allemande Angela Merkel et à la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström, a, par ailleurs, assuré que les pays européens étaient « unis » sur ce sujet. « L’Europe est prête à réagir, elle a toute une batterie de mesures et elle utilisera ces mesures […] Aujourd’hui, il y a un rapport de force. Je ne voudrais pas que demain, il se transforme en guerre commerciale. C’est ce que nous voulons éviter», a-t-il conclu.