KTM X-Bow: pistarde pure et dure!

Cette auto – si, si, contrairement aux apparences, c’en est une ! – porte en elle l’ADN de Colin Chapman. Souvenez-vous du credo cher au fondateur de Lotus : « Light is right ». L’étrange batracien roulant, de seulement 1,20 m de haut, qui nous est présenté aujourd’hui, recèle tous les ingrédients d’un gros karting. Tapie au ras du sol, dépourvue de toit, tout juste affublée d’un pare-brise façon visière de moto dans sa version GT, la X-Bow (prononcez Cross -Bow) ne ressemble à aucune autre voiture. Sauf que, contre toute attente, cette dernière est parfaitement homologuée pour la route. Au même titre qu’une tout aussi déroutante Ariel Atom. Une rareté presque jamais croisée sous nos latitudes. De mémoire de passionné, un seul un modèle aperçu sur la place du Casino, à Monaco, à côté d’une ribambelle de Rolls et Ferrari.

Sur le Red Bull Ring grâce au manufacturier Nokian Tyres

La X-Bow, produite dès 2008, (puis stoppé et reconduit dans différentes variantes : GT ; R et GT4 pour la course) est le fruit de l’imagination débordante des ingénieurs moto de la firme autrichienne KTM. Puristes de mécaniques pointues et de réglages affûtés, ils ont créé cette étrangeté pour des fourres de rire et de plaisir, sur circuit avant tout. Ses caractéristiques techniques parlent d’ellesmêmes. Une transmission forcément choisie en unique propulsion. Une masse qui reste sous la barre des 800 kg; le moteur, 4-cylindres en ligne 2,0 l TFSI de 240 chevaux dans sa version de base (et jusqu’à 300 ch en « R ») est issu d’une Audi S3. De nombreuses pièces en carbone. Pas d’assistance de direction évidemment… Conclusion? Un rapport poids/puissance de Porsche GT3 !!! Soit 3,3 kg/ch. Le 0 à 100 km/h réalisé en 3,9 secondes. Glups ! C’est grâce au manufacturier finlandais Nokian Tyres, et en présence de son ambassadeur Mika Hakkinen, tous deux réputés pour leur expertise en matière de pneumatiques d’hiver, que nous avons pu prendre le volant d’une X-Bow. Sur la piste du polygone attenant au circuit Red Bull Ring de Spielberg en Autriche. Et sous une pluie battante. Les montes pneumatiques au dessin bien creusé (avant en 215/45/17 et arrière en 255/35/18) auront été d’une aide précieuse pour se faufiler entre les plots sans trop d’écarts. Mais parfois à l’équerre. Il en ressort une agilité invraisemblable malgré une météo chaotique. Le confort à bord est quasi-nul. Pas de filtration des saignées sur la chaussée. On n’appuie pas sur la pédale de frein, on tape dedans pour espérer une réponse. Les sièges baquets en plastique dur n’arrangent rien à l’affaire. Bestial aussi le maniement du levier, pardon du joystick, de la boîte de vitesses manuelle à six rapports. Et pour autant, ce jouet adore être bien malmené. Ses réactions, relativement saines, permettent aux pilotes peu aguerris de se faire plaisir, sans risque de casse.

(Photos Th. P. et DR) Sous une pluie battante, sur le tourniquet à l’adhérence très relative, les gommes Nokian nous ont sauvés la mise plus d’une fois ! Piloter une KTM brute de décoffrage, même sur des oeufs, relève du patinage artistique.

Les baquets sont en plastique durs. Dur aussi est le châssis monocoque en fibre de carbone. La rusticité portée à son paroxysme. Mais quelle distraction que de piloter ce véritable jouet, dépourvu du moindre système électronique d’antipatinage ou de...

La marque de moto autrichienne KTM a lancé sa première « moto sur quatre roues » dès . Avec un succès relatif, réservé à une élite passionnée par la course et fortunée. Prix de base lors de sa sortie :   et jusqu’à plus de   au fil de...