Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
«Partout où La Poste est, elle restera!»
Du côté du groupe La Poste, on se refuse « à toute polémique ». Mais on tient à rappeler un «engagement ferme que nous respectons, et respecterons: partout où La Poste est, elle restera. » Roger Tantot, délégué aux relations territoriales du groupe dans le Var, connaît fort bien les élus du département, tout comme les réalités du terrain.
Encaisser le choc numérique
« Notre entreprise subit un choc numérique extrêmement violent, qui s’accélère chaque année », observe-t-il. « Là où nous distribuions 20 milliards de courriers en 2008, nous n’en distribuons plus que 10 en 2018. Et peutêtre sept dans les cinq ans à venir… De la même manière, nos bureaux subissent une forte baisse de fréquentation, de l’ordre de 6 à 7 % par an. Nous accueillions en France 2,7 millions de clients par jour, dont 40 000 dans le Var en 2004, contre 1,5 million aujourd’hui, dont 25 000 dans le département. Et c’est également vrai pour les opérations bancaires, qui se réalisent de plus en plus sur internet. » Si« ce n’est pas un phénomène nouveau en milieu rural », cette tendance lourde touche désormais fortement les secteurs urbains et périurbains « à la grande surprise parfois, et à la tristesse aussi, des maires attachés à ces services de proximité. » Ces mutations «nous imposent de réagir et d’adapter notre réseau. Comment faisons-nous ? Nous observons, commune par commune, celles où les baisses de fréquentations les plus importantes. Et entamons alors un dialogue avec les élus. »
Chaque cas est différent
Selon les cas, un bureau de poste peut alors être transformé en « agence postale communale» (dans les murs de la mairie souvent), en « facteur guichetier » (la même personne assure la distribution du courrier et l’ouverture du guichet dans une même journée) ou en «relais poste commerçants » (dans un commerce local). « Chaque cas est différent. Nous travaillons intelligemment, dans le dialogue, et dans le cadre strict du contrat tripartite conclu entre La Poste, l’État et l’Association des maires de France », rappelle Roger Tantot. « Ce qui, par exemple, nous interdit de fermer un bureau de poste contre l’avis du maire ». Dans certains cas « comme récemment à La Moutonne, à La Crau», le transfert des services postaux dans un commerce «satisfait la population, car il est plus proche d’eux, et surtout ses amplitudes horaires sont plus grandes ».
« Pas dans notre intérêt de nous éloigner »
Quant à la stratégie de diversification destinée à maintenir l’activité et donc les emplois de La Poste –« portage de repas à domicile, veille des personnes âgées isolées, etc. »–elleest basée à l’adresse des citoyens, pas dans des bureaux de moins en moins fréquentés. « Nous avons toujours pour ambition d’être la plus grande entreprise de proximité de France. Il n’est pas dans notre intérêt de nous éloigner de la population, et donc de notre clientèle… »