Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Draguignan: il tente de braquer une parfumerie... sans arme
L’homme de 54 ans a été jugé lundi devant le tribunal correctionnel pour une tentative d’extorsion commise vendredi dernier. Il a été condamné à une contrainte pénale, vu son profil
Les employées d’une parfumerie de Draguignan ont été confrontées, vendredi dernier, à un braqueur peu ordinaire. Il a exigé qu’elles lui remplissent deux cabas de supermarché avec des parfums pour homme. « C’est un braquage », a intimé Pascal, 54 ans. Mais voilà, il n’avait pas d’arme. Ce qui est tout de même l’outil de base dans ce genre d’entreprise. Quant à la menace, sa voix, au débit très ralenti par la prise d’une quantité impressionnante de médicaments psychotropes, arrosés de deux bières fortes de grand modèle, n’est pas parvenue à convaincre les vendeuses de son sérieux.
Bourré de médicaments
Pascal s’est laissé éconduire sans insister. Les policiers alertés l’ont récupéré quelques minutes plus tard sur la place du marché. Il n’avait pas l’air en meilleure forme lundi devant le tribunal correctionnel de Draguignan, en comparution immédiate pour tentative d’extorsion. Il est apparu que Pascal, qui est sous curatelle et vit d’une allocation d’adulte handicapé, prend au quotidien un lourd traitement qui semble le maintenir sous camisole chimique. L’alcool en plus? « J’aime bien boire une petite bière ou deux. Mais ce n’est pas un bon mélange. » C’est une déception sentimentale qui l’aurait poussé à l’acte vendredi. Et s’il avait choisi de s’en prendre à une parfumerie, c’est parce que « j’aime bien en mettre le matin. Et aussi pour en revendre ». «Un braquage sans arme, vous croyiez que ça allait marcher» ,a questionné la présidente ? « Peut-être. »
Un pauvre bougre
Son allure de pauvre bougre faisait pitié. Mais Pascal en était déjà à sa troisième tentative d’extorsion, et cette double récidive lui faisait encourir une lourde peine. Le procureur Manuel Munoz n’était pas favorable à une escalade répressive. Il a jugé plus adaptée une condamnation à une contrainte pénale, qui présentait l’avantage d’un suivi dans la durée. C’est la voie qu’a suivie le tribunal, en condamnant Pascal à trois ans de contrainte pénale, avec une obligation de soins et le risque de subir un an de prison s’il ne la respectait pas. En défense, Me Pierre Crepin avait demandé au tribunal de relaxer Pascal, estimant que sa menace dans la parfumerie n’était pas crédible.