Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

 km de marche et  étapes

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Quand on demande aux marcheurs, sur les startingbl­ocks, s’ils comptent se rendre jusqu’à Londres, c’est bien souvent un éclat de rire qui fait office de réponse. Car la marche solidaire se pense volontiers comme un relais, chaque participan­t d’un jour tendant le témoin à un participan­t du lendemain. Chaque associatio­n locale d’aide aux migrants prenant sa part d’organisati­on. Pourtant, quelques rares courageux entendent bien fouler l’ensemble du parcours dessiné par les équipes de l’Auberge des Migrants. Et avaler les 1 400 km annoncés. Simon, bénévole au sein de l’associatio­n calaisienn­e, fait partie de ceux-là. «Je marche pas mal, ça devrait bien se passer», dit-il dans un sourire. Désireux de «revendique­r certains droits », de montrer par son engagement physique que « les gens qui viennent ici ne sont pas là pour voler nos allocs. Ils demandent simplement un monde meilleur ». Zoé, une amie qu’il a rencontrée au sein de l’associatio­n, suivra également la marche jusqu’au bout. En misant néanmoins sur quelques pauses. « Je suis partie de Calais en décembre. Il neigeait. Avant j’étais heureuse quand c’était le cas, mais maintenant je ne peux plus m’empêcher de pleurer quand je vois des flocons. Je pense à ceux que j’ai quittés : de très jeunes Érythréens, des femmes avec enfants qui se cachaient pour ne pas être séparés… » Face à une violence envers les migrants qu’elle dit banalisée, Zoé souhaite que la voix de la justice soit entendue. «Dans la loi européenne, il n’est pas légal de laisser un migrant en pleine Méditerran­ée. Alors on essaie par tous les moyens de rendre visible cette réalité», résume-t-elle, avant de partir rejoindre le groupe de marcheurs. En courant.

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Simon, à gauche, participer­a à toute la marche.

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