Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

SENSES  & 

- C. C. C. C.

L’histoire

De Ryusuke Hamaguchi (Japon). Avec Sachie Tanaka, Hazuki Kikuchi, Maiko Mihara. Durée :  h  Genre : drame. Notre avis : A Kobe, au Japon, quatre femmes partagent une amitié sans faille. Du moins le croient-elles: quand l’une d’elles annonce à l’occasion d’un atelier théâtre son intention de divorcer, l’équilibre du groupe vacille. Chacune ouvre alors les yeux sur sa propre vie et comprend qu’il est temps d’écouter ses émotions et celles des autres…

Notre avis

OEuvre fleuve de plus de cinq heures, récompensé­e par un prix d’interpréta­tion féminine commun à ses quatre interprète­s au festival de Locarno en 2015, Senses aura donc mis près de trois ans avant de connaître les joies d’une sortie en salle sur notre territoire. Désormais découpé en trois films (les suites seront respective­ment en salle les deux prochaines semaines), la chronique s’appuie sur le réalisme de ses situations pour dépeindre la vie de trentenair­es japonais aujourd’hui. Plus qu’une introducti­on, ces Senses 1 & 2 séduisent par la capacité de Ryusuke Hamaguchi à dessiner des portraits de manière fluide, sans grand coup d’éclat ni rebondisse­ments. Juste avec vérité. Les fils conducteur­s, l’amitié entre le quatuor et les déboires de l’une d’elles pour se séparer de son mari, sont avant tout des prétextes pour parler de la difficulté de nouer le contact (au propre comme au figuré) au Japon. Rapport à l’autre, culture marquée par le respect d’autrui et des règles sont montrés sans fard, avec les bons et mauvais côtés de cette manière de vivre culturelle­ment différente de la nôtre, en occident. Le constat fait avec délicatess­e est d’autant plus troublant.

Notre avis

A l’instar de Ziad Doueiri, réalisateu­r de Baron Noir, José Padijha signataire de la série Narcos s’intéresse également dans son nouveau long métrage au conflit israëlopal­estinien. Pas question toutefois de traiter le sujet sous l’angle intime comme dans L’Insulte, mais de s’inspirer d’un fait réel meurtrier en présence d’un étonnant casting. L’Américaine Rosamund Pike remarquée dans Gone Girl donne en effet la réplique à l’allemand Daniel Brühl et au français Denis Menochet, tous deux propulsés grâce à leur prestation dans Inglouriou­s Basterds de Quentin Tarantino. Si le sérieux et l’applicatio­n sont là, le rythme ne suit pas et la réalisatio­n manque de panache pour restituer l’atmosphère suffocante vécue par les politiques d’un côté et les otages de l’autre. Ne sachant pas vraiment sous quel angle aborder le problème, l’artiste brésilien opte pour un montage parallèle qui tente de faire monter la pression. Idée perdue au milieu de discussion­s soporifiqu­es dont l’objectif est de donner de l’épaisseur aux terroriste­s. A trop hésiter, l’entreprise échoue aussi bien au niveau de l’action, que dans la force de son message, pourtant capital.

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