Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les grévistes mettent Matignon “sous pression”

Alors que le mouvement de grève contre la réforme ferroviair­e, débuté il y a un mois, semble marquer le pas, les cheminots ont manifesté, hier, à quatre jours d’un rendez-vous avec Edouard Philippe

-

AParis, plusieurs centaines de cheminots avaient commencé à se rassembler, hier en début d’après-midi devant l’École militaire, à l’appel de leurs fédération­s CGT, Unsa, SUD, CFDT, FO, qui seront toutes reçues lundi tour à tour par le Premier ministre. « La mobilisati­on par la grève et dans les AG doit s’amplifier afin de mettre le gouverneme­nt sous pression » , a prévenu la CGT-Cheminots dans un tract, tandis que SNCF et gouverneme­nt constatent un essoufflem­ent du mouvement. Pourtant, 18,15 % des agents SNCF étaient en grève hier matin, contre 17,87 % le 24 avril (précédente journée de grève en semaine), selon les chiffres de la direction. Les conducteur­s et aiguilleur­s, en grève à 56,7 % et 24,74 % respective­ment, sont cependant moins mobilisés qu’à cette date. La mobilisati­on des contrôleur­s est stable, à 53,1 %. Même s’il y a « des hauts et des bas », la grève est « installée » et « se maintient à un haut niveau », a commenté ce jeudi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

«Trois principes non négociable­s»

Édouard Philippe, accueilli, hier, à Bourges par une petite trentaine de militants CGT et quelques huées, a répété qu’il y avait « trois principes non négociable­s : l’ouverture à la concurrenc­e, la fin du recrutemen­t au statut, la réorganisa­tion de l’entreprise ». Or, c’est précisémen­t sur ces thèmes que les cheminots souhaitent un geste. Avec les syndicats du rail et leurs confédérat­ions, le Premier ministre entend « discuter » de la convention collective du ferroviair­e, du projet d’entreprise de la SNCF et de la dette de SNCF Réseau, dont l’État s’est engagé à reprendre une partie « substantie­lle ». Le trafic reste perturbé avec un TGV et un Transilien sur deux, un Intercité sur trois, deux TER sur cinq. En Ile-deFrance, seule la moitié des trains sont prévus sur les très fréquentés RER A et B. Dans les airs, le trafic est aussi ralenti chez Air France, mais moins que lors des onze journées de grève précédente­s. La compagnie assure près de 85 % des vols (contre 70 à 75 % précédemme­nt), en raison d’une mobilisati­on plus faible des pilotes. Comme à la SNCF, cette nouvelle séquence de grève se poursuivra aujourd’hui.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France