Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Macron, un an après: les sceptiques sont séduits

Malgré l’un de ses meilleurs scores du Var réalisé à la Garde-Freinet, le Président n’inspirait guère confiance à ses habitants au lendemain de l’élection. Aujourd’hui, les Gardois lui donnent du crédit

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Il y a un an, lors du second tour de l’élection présidenti­elle, les Gardois votaient largement pour le candidat Macron (voir par ailleurs) qui y réalisait l’un de ses plus hauts scores du départemen­t. La Garde-Freinet fait ainsi partie du groupe restreint des huit communes varoises où le chef de l’État a dépassé 60 % des suffrages exprimés Une révolution autour du soleil plus tard, les habitants de ce petit village du Golfe de Saint-Tropez, pourtant pas franchemen­t exaltés au lendemain de l’élection (voir notre édition du 9 mai 2017), sont désormais séduits par l’action du Président. Jean-Claude Ghizal, 88 ans, fait parti des macroniste­s de la première heure : « Dès l’annonce de sa candidatur­e, j’ai fait campagne pour lui. Auprès de mes amis et de façon non-officielle bien sûr. Au final, un grand nombre de mes amis LR et FN ont voté pour lui, raconte-t-il, pas peu fier. Un an après, je ne suis pas déçu et j’approuve son action. C’est le premier président à faire de vraies réformes depuis de Gaulle et Pompidou. »

« Je ne regrette pas mon choix »

Gabrielle, 48 ans, avait voté pour François Fillon au premier tour, avant de se rabattre sur Emmanuel Macron au second. Pourtant, elle est aujourd’hui, elle aussi, conquise : «Il fallait du changement, je suis satisfaite du train des réformes tel qu’il a été mis en place. Cela bouleverse beaucoup de choses mais je pense que c’était nécessaire, même s’il serait peut-être bénéfique d’être un peu moins brusque dans la façon de faire. » Marie-Françoise Ollivier, 68 ans, avait elle aussi opté en premier lieu pour le candidat des Républicai­ns. Au lendemain de l’élection, elle se disait optimiste quant au « potentiel » de son nouveau Président. Un an plus tard, elle « pense qu’il a raison de faire ce qu’il fait». Mais se demande tout de même s’il ne va pas un peu trop vite. «Est-il suffisamme­nt à l’écoute des contestata­ires, privilégie­t-il assez le dialogue ?» La retraitée se pose la question. Ce qui ne l’empêche pas de l’exhorter « ànepassedé­courager, quand bien même il y aura toujours des gens pour râler ». Cécile Henri, qui tient le tabac-presse de la rue SaintJacqu­es, n’a pas non plus voté pour Macron au premier tour... et elle le regrette. « Il fait ce qu’il a dit qu’il ferait, et le pays a besoin de mesures. Ça ne veut pas dire que je l’approuve à 100 %. Par exemple, je ne le trouve pas à la hauteur sur la question de la fraude fiscale où tout récemment vis-à-vis de l’exit tax qu’il souhaite supprimer. Mais cela faisait longtemps que j’attendais certaines mesures, comme la réforme des retraites. » Michèle Bonnotte, 74 ans, a voté Macron au premier comme au second tour. « Pour sa jeunesse, son punch, explique-t-elle. Pour une fois, je ne regrette pas mon choix. Je trouve qu’il s’implique beaucoup. Les Français disent toujours que les présidents ne font rien. Là, ils disent qu’il va trop vite. Moi, j’espère qu’il tiendra bon. La contestati­on est bien présente mais je pense qu’il ne faut pas s’arrêter à son cas particulie­r et voir l’intérêt général. »

« Il gouverne comme un chef d’entreprise »

Jean-Paul, 73 ans, avait voté pour Benoît Hamon au premier tour, avant de voter blanc au second. « Je n’avais pas envie de voter pour lui et je savais que Le Pen ne passerait pas, explique-t-il. Je ne suis pas d’accord avec sa politique néo-libérale. Elle creuse les inégalités. Hollande n’était déjà pas vraiment de gauche, alors lui... n’en parlons pas. » Gilles Uzan, restaurate­ur, n’est, lui non plus, pas des plus convaincu par Emmanuel Macron. « Après m’être abstenu au premier tour, j’ai voté pour lui au second afin de faire barrage au Front national», se remémore-t-il, avant de se laisser aller à son analyse des résultats: «Je note que la démocratie n’a plus droit au chapitre dans notre monde. Les gens veulent quelqu’un qui gouverne d’une main de fer», soulignet-il, faisant référence au gouverneme­nt par ordonnance. «Lui gère la France comme un chef d’entreprise... mais c’est ce pourquoi il a été élu. Je ne suis pas en adéquation avec ses idées, notamment libérales, mais je pense qu’il faut lui donner sa chance. » 1. Châteauver­t (60,19 %); Bauduen (60,61 %) ; Le Rayol-Canadel (61,45 %) ; Ramatuelle (61,68 %) ; La Garde-Freinet (62,27 %); Correns (64,19 %); Brenon (76 %); Trigance (76,67 %); Vérignon (79,17 %).

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(Photos Philippe Arnassan) Jean-Claude Ghizal fait partie des macroniste­s de la première heure et approuve l’action d’Emmanuel Macron, « premier Président à faire de vraies réformes depuis Pompidou » selon lui.
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Cécile Henri attendait la réforme des retraites mais ne voit pas d’un bon oeil certaines mesures libérales.
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Michèle Bonnotte souhaite que Macron tienne bon face à la contestati­on.
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Marie-Françoise s’interroge : Macron privilégie­t-il le dialogue ?
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Entre Macron et Le Pen, Jean-Paul a préféré s’abstenir, « sachant que Le Pen ne passerait pas ».

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