Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Couveuses agricoles et pépinières d’emplois

Ce dispositif permet à des porteurs de projet, majoritair­ement non issus du milieu agricole, de sécuriser leur installati­on sur des espaces-test, comme à Saint-Maximin et Sillans-la-Cascade

- Dossier : Véronique GEORGES vgeorges@nicematin.fr

Pour Steven Martens, 33 ans, la ferme de Bonneval, à Saint-Maximin, est une chance. Avec un BTS en production horticole, le Lucois, ancien salarié dans une entreprise de jardinage, envisage une reconversi­on dans le maraîchage bio. Sur ce site mis à sa dispositio­n par Terreau Paysan, un réseau associatif (1), il se teste grandeur nature. « Pour l’instant, c’est compliqué, explique-t-il. Avec deux mois de recul seulement, je prends conscience des surfaces et du temps nécessaire pour les travailler. Après, il faudra voir aussi la commercial­isation. »

Pouvoir se jauger à moindre frais

Il découvre aussi le côté administra­tif « pesant, mais il faut faire avec » et essaie de chiffrer l’investisse­ment nécessaire pour s’installer plus tard : « Il faudra passer par la case banque, car je ne suis pas fortuné ». Il apprécie surtout le concept : « On peut savoir ce que l’on vaut. On n’a pas un gros apport à faire la première année. Et comme je peux continuer à percevoir le chômage, ça me permet de me concentrer sur la production. » Comme lui, ils sont nombreux, chaque année, à vouloir tenter l’aventure de l’agricultur­e. Mais beaucoup moins à pouvoir se jauger sans se mettre en danger financière­ment, sur des terres où ils sont aidés, soutenus, accompagné­s aux plans technique, juridique, administra­tif. Au bout de trois ans maximum, ils devront choisir entre créer leur entreprise agricole, préférer le salariat, voire même tout arrêter... Car il y a parfois un monde entre le rêve et la réalité... Dans le Var, le premier espace-test est né à Aups en 2012 à l’initiative des responsabl­es du parc naturel régional du Verdon. L’Associatio­n pour le développem­ent de l’emploi agricole et rural (ADEAR) «a voulu développer cet outil au niveau du départemen­t, où la question foncière est particuliè­rement problémati­que. C’est l’un des obstacles majeurs à la création d’entreprise­s agricoles» explique Alaric Stéphan, l’un des accompagna­teurs de l’ADEAR.

Faire germer de nouveaux paysans

« On a cherché des partenaire­s pour lancer Terreau Paysan, un réseau informel qui fait germer de nouveaux paysans ». À Saint-Maximin, c’est grâce à une famille qui met 4,2 hectares à la dispositio­n du lycée agricole que l’espace-test est né. L’établissem­ent a investi dans du matériel (tunnels de maraîchage, système d’irrigation, tracteur...) et ses élèves viennent parfois y faire des travaux pratiques. À Sillans, les terres sont prêtées par Michel Apostolo, éleveur retraité. Les candidats à l’installati­on n’ont plus qu’à se retrousser les manches ! Les neuf acteurs de ce dispositif (AgribioVar, Solidarité Paysans, Petra Patrimonia, Mosaïque, le PNR du Verdon, le lycée agricole de La Provence Verte et Terre de liens) amènent chacun leurs compétence­s.

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(Photo Hélène Dos Santos) Les testeurs, comme Steven Martens, s’initient aux diverses techniques et à l’utilisatio­n du matériel agricole mis à leur dispositio­n, ainsi que les terres cultivées.

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