Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
En Australie, elle parle de l’attentat de Nice à Macron
Grièvement blessée sur la promenade des Anglais, une jeune Australienne a demandé au chef de l’État, à l’occasion de son voyage officiel à Sydney, une décoration pour son héros niçois
Souvenez-vous d’Adelaide Stratton. Cette jeune Australienne a été grièvement blessée lors de l’attentat commis à Nice le 14 juillet 2016. Alors qu’elle gisait sur le bitume de la promenade des Anglais, Patrick, un Niçois, est venu la réconforter et lui porter secours. Une télé australienne avait organisé leurs retrouvailles lors d’une émission bouleversante. Adelaide Stratton, désormais bien remise de ses graves blessures, a rencontré Emmanuel Macron lors de sa récente visite en Sydney. Maintenant âgée de 24 ans, elle a posté sur sa page Facebook des photos de son entrevue avec le président de la République. Elle explique également avoir remis une lettre au chef de l’État dans laquelle elle demande une décoration pour Patrick Sergent, son héros niçois.
Des difficultés pour être indemnisée
Dans son post sur les réseaux sociaux, Adelaide se déclare « impatiente de travailler avec le Président et la France pour améliorer la prise en charge des victimes internationales des attentats » . Car elle se heurte, aujourd’hui, à des difficultés administratives. Pour être indemnisée, Adelaide doit se rendre en France. Le 14 juillet 2016, son voyage européen l’avait emmenée à Nice. Et le soir, comme des milliers de personnes, elle comptait profiter du feu d’artifice du Bastille Day. Tout a basculé juste après 22 h 30 et la fin du Festival pyrotechnique. Adelaide a été fauchée par le camion fou conduit par le terroriste. Le 19-tonnes l’a percutée de dos, alors qu’elle se promenait avec Marcus. « Je n’ai absolument pas entendu le camion qui arrivait sur moi, raconte-t-elle à une télé australienne. Je marchais à la droite de mon ami vers le centre-ville. Et puis plus rien.» Lorsque la jeune femme a repris connaissance, Marcus n’était pas à ses côtés. Mais Patrick, un Niçois d’une quarantaine d’années, était auprès d’elle. Il l’a rassurée. Lui a tenu la main. Lui a soufflé qu’il était là pour elle. «Je me souviens que j’avais très peur et très mal. Cet étranger me tenait la main et je sentais du sang couler sur mon visage », confie Adelaide. Grièvement blessée au visage, aux jambes, aux bras... Partout. Patrick l’a portée dans le hall du Negresco, juste en face et lui a ensuite rendu régulièrement visite à l’hôpital.