Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Sodebo, c’est show !
Thomas Coville et son équipage n’ont rien lâché, jusqu’au bout. Et s’imposent donc sur une première édition évidemment annonciatrice d’événements nautiques plus grands encore…
Quand l’écume des jours balaye les dernières incertitudes. Quand les flots caressent, plus que n’agressent, les étraves de ces véritables Géants des mers. Quand après l’ivresse du large, grondent l’appel des siens et celui d’un peuple nissart littéralement tombé en pâmoison face à ces marins d’exception. Alors, le dernier empannage, face à la Baie des Anges, se fait exercice de style. Ballet toilé. Ultime manoeuvre avant que de revenir à quai, mais aussi à des considérations bien plus terrestres…
Un scénario bien ficelé
Le scénario de cette première édition du Nice Ultimed - quoi qu’en pensent nos amis pisse-vinaigre - a, jusqu’au bout, été réellement somptueux. Avec deux bateaux, parmi les plus incroyables au monde, lancés dans un “match-race” comme on les aime. À peine le temps de se remettre de ses émotions que Thomas Coville pointait d’ailleurs du doigt ce fantastique “duel au contact” qu’il a victorieusement conclu face à l’IDEC Sport skippé lui par le détenteur du Trophée Jules-Verne, son altesse Francis Joyon. «Çaa été une grosse bagarre, du début jusqu’à la fin. Ils nous ont mis une pression incroyable dès les premiers instants. On avait pourtant pris une belle avance dans la descente entre Marseille et la Sardaigne. Mais, une fois passé de l’autre côté, tout était à refaire, dans le petit temps et avec des vents légers. Et puis, il faut aussi le reconnaître, à bord d’IDEC, ils ont été ingénieux et malins, pour aller chercher les bonnes attaques ; des attaques intelligentes et bien construites… » Au final, à peine 5 milles nautiques ont donc séparé ces deux “machines de guerre” sur la ligne d’arrivée. Autant dire, quasi rien du tout, après 4 jours de course. « Heureusement pour nous, poursuit Coville, la nuit dernière (celle de vendredi à samedi, NDLR), on parvient à repasser devant grâce à JeanLuc Nélias, qui a réellement fait une très, très belle nav’... Maintenant, c’est quand même resté un très joli combat… » Et même un “choc des Titans”, comme annoncé du côté d’ASO. Mais qui, finalement, ne laissera pas trop de regret à Francis Joyon, beau et grand deuxième. «On ne s’est jamais ennuyé à bord. On était tout le temps au contact avec Sodebo , ce qui a donné une course très tactique. Et puis, la Méditerranée nous a, cette fois encore, réservé bien des surprises. Ce qui nous a même parfois un peu plongés dans l’inconnu. Cela étant, dans l’ensemble, tout le monde s’est vraiment bien amusé… » Au point, collectivement, d’émettre le voeu de revenir à Nice dès que possible. Et pourquoi pas à l’horizon 2021 avec ce projet de Tour du monde en équipage (réservé à ces maxi-trimarans) qui s’impose de plus en plus comme une évidence…