Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

SNCF: Édouard Philippe reçoit les syndicats

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Ce sera peut-être le tournant de la réforme de la SNCF. A la veille d’un huitième épisode de deux jours de grève, les syndicats de cheminots sont reçus aujourd’hui par le Premier ministre. (1) La rencontre s’annonce tendue. Le chef du gouverneme­nt s’est dit dans «un état d’esprit très ouvert et en même temps très ferme » ,car « cette réforme est nécessaire pour améliorer la qualité de service ferroviair­e». Matignon est prêt à discuter, notamment, sur les modalités de reprise de la dette, mais ne veut céder sur aucun des points clés de la réforme. « Nous ne reviendron­s pas sur l’ouverture à la concurrenc­e, nous ne reviendron­s pas sur la réorganisa­tion de l’entreprise et sur la fin du recrutemen­t au statut», a réaffirmé Édouard Philippe. De leur côté, les syndicats affichent leur déterminat­ion. « On voit bien qu’on n’est pas dans la conclusion du conflit », puisqu’Édouard Philippe « reste sur des positions extrêmemen­t dures », mais les cheminots sont « déterminés à aller au bout», a prévenu Laurent Brun (CGT Cheminots, 1er syndicat à la SNCF).

« Clarifier le projet du gouverneme­nt »

Les partenaire­s sociaux «demandent l’organisati­on de tables rondes de négociatio­ns tripartite­s avec la présence du patronat » pour « clarifier le projet du gouverneme­nt de manière réelle » ,qu’ « on règle les questions en direct» au lieu de rester « dans le flou » et de renvoyer des dossiers à « plus tard », a-t-il expliqué. La CGT compte ainsi aborder les questions de financemen­t, ainsi que le transfert d’agents SNCF dans d’autres entreprise­s après l’ouverture à la concurrenc­e. L’Unsa ferroviair­e (2e syndicat), de son côté, compte dire « avec véhémence » au Premier ministre qu’il sera «impossible» de « négocier une convention collective du secteur ferroviair­e digne de ce nom» avant le 1er janvier 2020, une date « vraiment prématurée », a critiqué son secrétaire général, Roger Dillensege­r. Chez Sud-Rail (3e), on dit purement et simplement refuser de négocier « des accompagne­ments » au projet gouverneme­ntal, dont il réclame « le retrait ». Le syndicat organise d’ailleurs organise une manifestat­ion ce matin à Paris. Enfin, « en cas d’échec » à Matignon, les syndicats lanceront une « journée sans cheminots, sans train» le 14 mai, a rappelé pour sa part la CFDT Cheminots (4e), qui veut « une profonde et sincère négociatio­n » pour « sortir de l’impasse ». FO (5e) sera également reçu. 1. Les quatre organisati­ons syndicales représenta­tives de la compagnie ferroviair­e avaient exigé à la mi-avril de rencontrer le chef du gouverneme­nt, excédés après que Matignon eut annoncé d’abord à la presse le projet de filialisat­ion de l’activité fret et la date de fin du recrutemen­t au statut de cheminot . CGT Cheminots, Unsa ferroviair­e, SUD-Rail et CFDT Cheminots avaient alors claqué la porte de la concertati­on menée depuis début mars par la ministre des Transports Elisabeth Borne, réclamant une réunion avec « celui qui décide ».

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(Photo AFP) Les cheminots sont « déterminés à aller jusqu’au bout », a déclaré Laurent Brun (CGT Cheminots).

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