Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un nouveau visage à la présidence de Face Var
Interview L’association Face Var, qui lutte contre les exclusions, explorera en 2018 de nouvelles pistes de réflexion sous l’impulsion de son nouveau président, patron de Veolia Eau dans le Var
Directeur du territoire Var Provence Méditerranée chez Veolia Eau depuis 2012, élu à la chambre de commerce et d’industrie du Var et de la Région, ainsi qu’au conseil d’administration de l’Union patronale du Var, Olivier Cavallo a pris la présidence de Face Var, séduit dès 2013 par les actions de lutte contre l’exclusion de l’association, son sérieux et son dynamisme. Le nouveau président a lancé plusieurs pistes de développement pour mailler davantage le territoire varois, notamment en milieu rural, et grossir les rangs des entreprises partenaires.
Pourquoi avez-vous choisi de vous investir dans cette association ?
Il y a une vraie énergie et synergie entre les entreprises qui se mobilisent pour cette association et qui ont envie d’aller de l’avant. Cécile Roblez (la directrice, ndlr) assure une très bonne ambiance dans les équipes de collaborateurs dont le nombre a été multiplié par quatre en quatre ans. Ces équipes sont tout le temps partantes pour mener de nombreuses initiatives. L’objectif est de les conserver, tout en grossissant leur nombre. On veut aussi les étendre à tout le territoire varois car Face Var est une organisation de lutte contre les exclusions qui travaille dans quatre domaines : l’éducation, l’emploi, la médiation sociale et l’entreprise et le territoire.
Quelle est justement votre volonté en tant que nouveau président ?
Face Var travaille sur Toulon, La Seyne-sur-Mer et La Garde mais sur le reste du périmètre, elle n’intervient que dans certains domaines. Nous avons donc vocation à augmenter progressivement notre présence pour toucher tous les domaines d’action de toutes les villes où il y a des quartiers prioritaires où il y a une politique de la ville. Ce qui va entraîner une augmentation de nos effectifs.
Combien d’entreprises l’association mobilise-t-elle?
Nous comptons une centaine d’entreprises aujourd’hui mais nous avons besoin de faire croître ce tissu d’entreprises sur l’ensemble du territoire. Nous avons des entreprises nationales comme Enedis, GRDF, Suez, Veolia car c’est une association nationale mais nous comptons aussi des entreprises de plus petites tailles et là, nous devons en mobiliser davantage notamment sur Draguignan, Fréjus et Cogolin.
Qu’est-ce que ces entreprises apportent concrètement ?
Ce sont des dirigeants ou leurs collaborateurs qui donnent de leur temps avec un but qui est d’agir contre les discriminations. Beaucoup d’entreprises interviennent dans les quartiers notamment dans le cadre de la charte nationale Entreprises et Quartiers qu’elles ont co-signé avec la préfecture du Var. Face Var met en oeuvre cette mobilisation dans les quartiers à l’échelle de son périmètre, sur l’emploi, l’éducation de façon préventive et sur la médiation sociale de manière curative. Notre volonté est de poursuivre notre développement sur l’ensemble du Var et de renforcer nos actions sur les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Et dans le secteur rural ?
Je souhaite qu’on couvre également le milieu rural car dans le Var les besoins sont importants. J’ai proposé au bureau du conseil d’administration de l’association une réflexion à ce sujet pour développer des actions à mener en milieu rural.
D’autres pistes de développement sont explorés, comme la question des réfugiés…
L’État nous a sollicité pour développer un nouvel axe de travail sur cette question. C’est un enjeu important. Face Var a déjà débuté ce travail par une action en faveur des primo-arrivants dans le cadre de la protection internationale. L’État et la préfecture du Var souhaitent que nous nous investissions davantage auprès de cette population pour imaginer des solutions d’intégration à travers notamment de la médiation, pour leur faire connaître leurs droits. Cela peut consister aussi à leur proposer de découvrir le milieu de l’entreprise en France. Nous en sommes au stade où nous répondons à l’appel à projets de la préfecture du Var.
Quant à l’évolution de l’association elle-même...
Le développement de Face se fait avec un noyau dur de personnels en CDI et de personnes en statut plus précaire (contrats aidés, services civiques). Nous prévoyons de renforcer l’accompagnement et la formation des agents de Face qui sont sur des contrats non pérennes afin de favoriser leur employabilité à leur départ de l’association, ce qui représente une quinzaine de personnes environ.
« Je souhaite qu’on couvre aussi le milieu rural car les besoins sont importants. »