Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Digital ou humain? Le Crédit Agricole vise 100 % des deux Interview

Après une année record, le Crédit Agricole Provence Côte d’Azur construit l’avenir sur une dynamique collaborat­ive. Son projet d’entreprise mise sur l’intelligen­ce collective

- CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Les signaux économique­s sont au vert et José Santucci, le directeur général du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur, le met au crédit de la stratégie adoptée par la banque régionale. À l’heure où les néobanques disruptent le marché, le mutualiste estime qu’il a une valeur essentiell­e à faire perdurer pour garder sa place de leader : la confiance.

En quoi  est une année record pour le Crédit Agricole ?

Nous avons passé des caps dans nos résultats commerciau­x qui valident les choix stratégiqu­es que nous avons faits. Le nombre de conquêtes est un des meilleurs indicateur­s de la santé d’une banque et nous affichons plus de  nouveaux clients, avec une barre symbolique des   clients toute proche. Notre indice de recommanda­tion clients est aussi record cette année.

Où en êtes-vous du digital ?

Notre position est de laisser le choix à nos clients : du digital performant à  % avec du confort d’utilisatio­n et de la sécurisati­on et de l’humain à  % aussi lorsque la rencontre est souhaitée. À l’aulne des plateforme­s téléphoniq­ues, la notion de proximité a changé de sens. On entre dans une ère passionnan­te de réécriture des besoins et des métiers à mettre en face.

Comment cela influe sur votre réseau ?

La fermeture des agences n’est clairement pas notre modèle. Nous investisso­ns fortement sur l’humain. Le client ne vient plus au guichet pour ses opérations courantes mais veut pouvoir rencontrer son conseiller pour gérer son patrimoine, son assurance et ses crédits. Face à la difficulté, avec les applis, le client est souvent seul au monde. Chez nous, il a un interlocut­eur, formé avec qui tisser des liens forts. C’est ça la proximité : c’est avant tout une relation de confiance. En , nous avons recruté  collaborat­eurs en CDI et effectué près de   jours de formation.

Et pour le digital ?

Nous poursuivon­s nos investisse­ments pour rester la première banque digitale de France. En , l’applicatio­n Ma Banque et Internet a généré près de  millions de connexions au niveau de la Caisse régionale. Le groupe et la caisse poursuiven­t les innovation­s sur l’entrée en relation sur tablette, l’offre Eko pour les particulie­rs, Cash in Time et le programme de fidélité pour les commerçant­s construit avec Izicap, une startup régionale. Nous sommes attentifs à la sécurisati­on des données. Nous travaillon­s à installer le moteur de recherche Qwant sur tous nos postes.

Quid de la diversific­ation ?

Nous avons fait des choix plus restrictif­s que certains confrères. Le métier change en profondeur mais, pour moi, les deux jambes de la banque reste la relation client et la compétence. Difficile d’être excellent sur de multiples métiers. On se concentre sur la banque et l’assurance. On ne vendra ni voiture ni téléphone.

Quels temps forts en  ?

L’ouverture du Village By CA à Sophia Antipolis en est un. L’élaboratio­n de notre projet d’entreprise en est un second.

Comment vous y prenez-vous ?

Nous faisons appel à l’intelligen­ce collective. C’est notre projet d’entreprise pour -. Nous le construiso­ns avec les collaborat­eurs, les administra­teurs et les clients. Plus de   clients ont répondu à un questionna­ire portant sur leurs attentes vis-à-vis de la banque de demain. Et près de   clients ont intégré les groupes de travail avec   collaborat­eurs et  administra­teurs.

Où en est cette dynamique ?

Elle a été lancée en février à travers d’idéathons, du Lab, des ateliers de travail, des tables rondes clients, d’interventi­on d’experts. Notre banque régionale se veut ouverte à tous, les clients sont très différents, les notions de segments explosent. Les métiers de la banque changent mais la réalité, c’est qu’ils s’adressent toujours à des hommes et des femmes, et qu’ils restent exercés par des hommes et des femmes. Comprendre où l’on va, s’adapter… L’énergie collaborat­ive est un outil puissant. Ce ne sont pas que les idées qui font la différence, c’est leur exécution.

C’est cet esprit d’acceptatio­n et d’ouverture qui préside à l’ouverture du Village by CA?

Le développem­ent du territoire est notre développem­ent de demain. Notre activité s’y résume, nos collaborat­eurs y vivent tous et y travaillen­t. Comment créer de la richesse demain ? Le Village by CA de Sophia participe de ce principe. C’est le e de France et nous y travaillon­s avec de grands partenaire­s comme SAP, Amadeus ou Malongo. Le but est d’aider une trentaine de startups dans leur mise en réseau. Pour faire en sorte qu’elles deviennent des entreprise­s.

Quelle différence entre une startup et une entreprise ?

Une startup vit de ses actionnair­es, une entreprise de ses clients. Ici, le terreau est favorable, on peut faire grandir de belles histoires.

« La proximité, c’est avant tout une relation de confiance. »

 ?? (Photo C.L.) ?? José Santucci : « Nos clients veulent le meilleur service ET le meilleur conseil. Nous misons sur le collaborat­if pour écrire notre projet avec nos équipes, nos administra­teurs et nos clients. »
(Photo C.L.) José Santucci : « Nos clients veulent le meilleur service ET le meilleur conseil. Nous misons sur le collaborat­if pour écrire notre projet avec nos équipes, nos administra­teurs et nos clients. »

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