Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Maurane une voix d’or s’est éteinte
Le monde de la chanson française pleurait, hier, le décès brutal de la chanteuse belge Maurane, retrouvée morte lundi soir à son domicile de Bruxelles, alors qu’elle venait d’amorcer à 57 ans son retour sur scène après plus de deux ans d’absence. De son vrai nom Claudine Luypaerts, Maurane a été retrouvée inanimée dans son lit lundi soir par une de ses amies, à son domicile du quartier de Schaerbeek, a précisé, hier à la mi-journée, le parquet de Bruxelles dans un communiqué. Une autopsie a été requise et devait être pratiquée dans la journée, mais « les résultats ne seront pas connus avant plusieurs semaines », a-t-on souligné de même source. De la « famille » de la chanson --Lara Fabian, Michel Fugain, Catherine Lara, Hélène Ségara ou Liane Foly--mais aussi du monde politique belge francophone, les réactions attristées ont afflué au lendemain du décès de Maurane.
Un album sur Brel en préparation
Tous ont salué en elle une « très grande voix », connue notamment pour ses reprises de Nougaro et de Brel, mais qui avait dû mettre sa carrière entre parenthèses en 2016 et subir une délicate opération aux cordes vocales. « Je suis dévastée d’entendre cette nouvelle. C’est terrible. On a quarante ans d’amitié », a réagi Catherine Lara sur Europe 1, racontant avoir trouvé Maurane « fatiguée » lors de leur ultime rencontre il y a trois semaines. « Mais elle m’a parlé du futur, elle m’a dit qu’elle préparait un album de Jacques Brel, qu’elle rechantait. Elle me semblait aller beaucoup mieux de ce point de vue là », a-t-elle ajouté. Maurane, qui avait brièvement participé à la fin des années 1980 à la deuxième version de l’opéra-rock « Starmania », était une figure très connue des fans de chanson française. Elle avait été jurée entre 2012 et 2014 de l’émission de télévision « La nouvelle star ».
Concert en présence du prince Albert II de Monaco
A grands renforts de messages enthousiastes sur les réseaux sociaux, la chanteuse venait d’annoncer ellemême son grand retour, promis pour la rentrée avec un album de reprises de Brel à l’occasion des 40 ans de sa disparition. « Côté album, les choses avancent bien puisque 14 maquettes sont enregistrées (...) Un premier single devrait sortir dans le courant de cet été », écrivait-elle jeudi dernier sur sa page Facebook. Samedi et dimanche à Bruxelles, elle avait chanté du Brel en duo avec d’autres artistes à l’occasion d’un mini concert au Palais d’Egmont pour la Fondation Albert II de Monaco en présence du prince, puis d’un festival en plein air devant des milliers de personnes. « On ne s’attend pas à ce que quelqu’un qui fait partie de sa famille disparaisse comme ça d’un coup alors qu’on n’est pas là. J’ai perdu ma petite soeur », a confié pour sa part à RTL un Michel Fugain « dévasté ».
Françoise Nyssen : «ma compatriote»
A Cannes, la ministre de la culture s’est associée hier aux témoignages d’admiration. «Elle était ma compatriote », rappelle d’abord Françoise Nyssen qui, originaire de Belgique, a obtenu sa naturalisation française dans les années quatrevingt. Elle évoque bien sûr sa voix si particulière et parle d’une artiste « très appréciée » qui faisait « la fierté des Belges » tout en étant «très connue de nos concitoyens ». La ministre ne cache pas sa tristesse: «Comme c’est le cas après chaque disparition, elle va manquer. Heureusement, nous aurons ses enregistrements. »