Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
À la découverte des secrets de villages
La communauté de communes « Coeur du Var » propose de venir découvrir les secrets des onze villages qui la composent. Samedi après-midi, Mélanie Robeau a organisé une visite commentée pour mieux connaître la commune du Luc-en-Provence. Pour Mélanie Robeau, « la seigneurie du Luc se serait organisée dès le début du XIe siècle. Un prieuré est attesté en 1095 dans une bulle papale de confirmation de bénéfices à l’abbaye de Saint-Victor. Durant le Moyen Âge, la population a augmenté et les surfaces cultivées se sont étendues. Comme à l’époque romaine, on a osé s’installer à nouveau dans la plaine, hors les murs. »
Liberté de culte
Les guerres de religion furent particulièrement cruelles pour le village. Cependant, en 1598, l’Édit de Nantes fit du Luc l’une des trois villes de Provence où les protestants pouvaient librement exercer leur culte. En 1640, les protestants avaient leur temple, leur collège et leur cimetière (vestiges rue Lazare-Carnot). En 1685, à la révocation de l’édit, le temple fut détruit et certains protestants lucois s’exilèrent en Afrique du Sud. Les périodes qui suivirent furent assez sombres, marquées notamment en 1707 par les exactions des troupes de l’armée impériale qui tentèrent de prendre Toulon. Le village connut une nouvelle période d’apogée à la fin du XIXe siècle. On redécouvrit l’eau de Pioule, connue dès le Néolithique et exploitée par les Romains, qui bâtirent des thermes près de la source. Le Luc devint alors une station thermale, avec un casino et un grand hôtel. Des trains en provenance de Berlin ou de Saint-Pétersbourg desservaient la gare du Cannet. La Grande Guerre mit un terme à la prospérité de l’établissement thermal. Aujourd’hui, il ne demeure que le grand hôtel, devenu propriété communale. En parcourant le vieux Luc, on ne peut s’empêcher de penser à cette histoire riche de faits, parfois âpre qui a façonné le chef-lieu.