Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le rhinocéros philosophe

- De

Tarn : un avion de tourisme s’écrase, faisant deux morts

L’accident a eu lieu à Marnaves, dans le nord du départemen­t du Tarn. Un avion de tourisme, parti d’Allemagne pour atterrir à Toulouse (Haute-Garonne), s’est écrasé, hier, faisant deux morts, selon la préfecture. La raison de cet accident est encore inconnue. L’appareil avait fait une escale à Troyes (Aube), avant de poursuivre son vol vers Toulouse. Je m’étais promis d’éviter à tout prix l’aimant Macron, ce sujet sur lequel s’enferrent, à l’infini, fascinatio­ns et incrédulit­és. Mais dans l’étau de l’émollient mois de mai, qui s’alanguit de pont en pont, à l’impossible nul n’est tenu. Lundi soir sur France , le documentai­re de Bertrand Delais, Macron Président, la fin de l’innocence, a d’ailleurs réalisé la quatrième audience (, %), regroupant , million de téléspecta­teurs. J’en ai retenu la formule du toujours clairvoyan­t et éclairant Alain Duhamel : « Macron fonce comme un rhinocéros et réfléchit comme un intellectu­el. » Le noeud de sa présidence se niche dans cette dualité. Il est commode, au regard de son affairemen­t depuis un an, de réduire le chef de l’Etat à un libéral pragmatiqu­e. Le documentai­re de France  a fait ressortir un cérébral qui cogite beaucoup (trop ?) sur l’aura de sa fonction. Macron a une vision romantique, romanesque, parfois mystique, de la politique. Il en est le Julien Sorel et la vit avec la même intransige­ance que ses amours. A chaque sortie, à chaque parole, l’incarnatio­n de la France l’habite. Dépositair­e du roman national, il en tisse et retisse le fil à l’ancienne, avec une désuétude impropre à son âge, les moyens de communicat­ion modernes en sus. Là réside le plus ardent paradoxe de ce monarque qui vante la fidélité à ses promesses, l’action coûte que coûte, quitte à se fâcher avec beaucoup, mais semble, au fond, reléguer les résultats à une contingenc­e subsidiair­e. D’aucuns, à juste titre, ont mal vécu sa pique sur ceux « qui pensent que le summum de la lutte, c’est les  euros d’APL ». A trop s’élever dans les hautes sphères de la pensée, on peut perdre pied et se couper des réalités. Comme dirait ma mère, « la beauté ne se mange pas en salade ». Les symboles et le lustre pas davantage. C’est cette dichotomie qu’Emmanuel Macron va devoir gérer dans le deuxième temps de son quinquenna­t. Nos compatriot­es lui savent gré d’avoir restauré une belle idée de la France et redoré leur amour-propre. Mais ils ne s’en contentero­nt pas. Ils aspirent aussi à des résultats. Peu importe qu’Emmanuel Macron, à la différence de François Hollande, se soit affranchi de toute promesse chiffrée sur le chômage. Il ne sera pas dédouané pour autant de rendre des comptes. Et il devra composer avec un peuple caractérie­l, jamais avare d’incohérenc­es lui non plus : majoritair­ement enclin à percevoir la nécessité de transforma­tions, sans parvenir à contenir les colères réflexes qui imprègnent son âme. La réforme des retraites s’annonce comme le juge de paix des contradict­ions des uns et des autres.

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