Achille Amavi: «Une finale, ça se gagne»

À juste titre ou non, on présente souvent les supporters de l’Olympique de Marseille comme les plus « chauds » de France. À quatre jours de la finale de l’Europa League, le 16 mai prochain à Lyon, Achille Amavi refuse, lui, de s’enflammer. Il aurait pourtant toutes les raisons de le faire. Sauf blessure de dernière minute, Jordan – « en référence à Michael, le basketteur star des Chicago Bulls », précise-t-il dans un sourire – son fils unique, son fils chéri, devrait être sur la feuille de match, côté olympien. Comme pour justifier cette tiédeur apparente, Achille, l’ancien cuisinier de la cantine de La Poste à Toulon, lâche : « Une finale, ça se gagne. Que Jordan ramène d’abord la coupe d’Europe au Vélodrome… » Surtout, n’allez pas croire qu’Achille suit de loin, presque détaché, la carrière de Jordan. Mais au fil des années, le père et le fils ont mis au point un mode de communication singulier. « Je ne lui ai jamais mis la pression. Encore moins depuis qu’il est professionnel. Pas la peine de rajouter du stress au stress», explique-t-il en préambule.

« J’essaye de le faire rire »

Avant de décrire leur rituel complice : «C’est Jordan qui m’appelle avant chaque match. Le plus souvent lorsqu’il est dans le bus de l’équipe. J’essaye de le faire rire… En général, on se parle à nouveau le lendemain de la rencontre ». Quant aux décisions importantes que Jordan, malgré sa jeune carrière, a déjà eu à prendre, papa Achille n’est jamais très loin. «Quoi que pense son agent, avant de décider, Jordan m’associe toujours à la réflexion ». Ce fut encore le cas avant de signer à l’OM à l’intersaison. Un choix pas si évident. « C’est spécial l’OM… Il faut le reconnaître. Mais Jordan a un mental d’acier. Il s’est très bien adapté à ce nouvel environnement et se sent bien au sein de cette bande de collègues ». Côté sportif, le début de saison a pourtant été poussif. « Pour être honnête, je ne m’attendais pas à ce que l’OM joue le podium de Ligue 1. Encore moins à ce qu’il se qualifie pour la finale de l’Europa League », confesse Achille. Les doutes ont commencé à se dissiper après le 8e de finale remporté contre l’Athlétic Bilbao. Pas suffisant néanmoins pour qu’il fasse le déplacement à Lyon. « Je suis plutôt casanier. Je préfère regarder le match au calme à la maison. Si on gagne, on aura toujours le temps de fêter ça… Avec modération ».

(Photo DR) Depuis un accident de VTT, qui lui a causé la fracture de plusieurs côtes et la perforation d’un poumon, Achille Amavi connaît quelques complications respiratoires. C’est en grande partie pour ces raisons qu’il renonce désormais le plus souvent de se...