Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’ONF, un «bouc émissaire»
Au niveau national, côté ONF, la charge du maire de Seillons relève d’une démarche « éminemment politique », selon un représentant du personnel. L’Office nationale des forêts est un établissement public « en cours de réforme ». « Cela fait 15 ans qu’on nous restructure, explique le syndicaliste. On subit des pressions fortes, on a de plus en plus de choses à faire et nous sommes de moins en moins nombreux. Le personnel est exténué. Pour nous faire entendre, on a envoyé aux maires un communiqué disant qu’on allait fermer les forêts. Mais c’est symbolique. On a installé un panneau indiquant « forêt fermée », c’est tout. On veut faire parler de nos conditions de travail. » Mais la revendication nationale a été interprétée comme une insulte par le maire de Seillons.
Une commune oubliée
Le représentant du personnel relativise. « Cet été, le feu à Bormes-les-Mimosas a complètement monopolisé l’attention, parce que c’est une zone touristique majeure. Les maires des petites communes concernés par le feu d’Artigues ont eu le sentiment d’avoir été oubliés, isolés, seuls face au plus gros feu du Var. Il y a un sentiment d’injustice, et il est simple de trouver un bouc émissaire. C’est facile de taper sur l’ONF, on est une grosse boîte très visible. » Sur le fait que le bail ne sera pas renouvelé, le syndicaliste reste diplomate. « On ne s’en offusque pas. Tout ça, c’est seulement de la politique. » Pour lui, la grogne du maire n’est pas fondée, il s’agit de trouver un intermédiaire entre la commune de Seillons, d’où émane le sentiment d’avoir dû faire face aux incendies toute seule, et l’État. « En tant qu’élu, le maire a sûrement dû se retrouver seul pour gérer de nombreux problèmes. Il en a après les représentants de l’État, et l’ONF est un bouc émissaire », conclut le représentant du personnel de l’office.
Loi de l’offre et de la demande
Si le maire de Seillons a vécu comme une attaque la dévaluation du prix du bois brûlé, l’agent ONF assure que cette baisse de valeur est uniquement due à la loi de l’offre et de la demande. « Quand nous procédons à une restauration de terrain incendié, on voit ce qu’on peut faire, on voit ce qui reste et ce qui est exploitable. Et ensuite, on lance un appel d’offres. Si aucun acheteur ne veut de notre prix initial, on ajuste. C’est ce qui s’est passé à Seillons. »
Présents sur le feu
Quand on demande s’il est vrai, comme l’affirme le maire, que les membres de l’ONF n’étaient que peu présents durant les feux de forêt, le représentant du personnel est catégorique : « C’est faux. Nous étions présents. Nous avons, durant les incendies de forêt, un rôle précis de cartographie. Les pompiers ne voient pas exactement où va le feu, ils sont en permanence au front. Nous, nous sommes là en appui, on les aide à connaître l’évolution du sinistre. Non seulement nous étions présents, mais la DDTM1, qui représente l’État, était là également, durant toute la période des incendies. » 1) La direction départementale des territoires et de la mer