Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Direction les archives municipales
Depuis sa création, en , les membres de l’association CRCN récoltent tous les documents qu’ils peuvent concernant l’ancien chantier naval de la Seyne. En sollicitant les amis, copains, camarades et connaissances, ils ont maintenant de quoi garnir de documents… mètres d’étagère ! En attendant de signer un partenariat avec la Ville le mai, l’association cédera cette semaine ses trouvailles aux archives municipales. Et leur donnera régulièrement le fruit de sa collecte. « Les documents pourront alors être communicables au public et utilisés par des chercheurs à l’avenir », glisse Julie Castellani, responsable de la Maison du patrimoine. En ces journées de , les tractopelles ne font qu’une bouchée du siège de la direction du chantier naval… « C’était La Rotonde. Aujourd’hui, vous avez l’hôtel Kyriad à la place…, détaille, doux-amer, Jean-Claude Guisti. Il y avait plein de maquettes de navires à l’intérieur, elles ont éparpillées. Mais actuellement, on peut en voir neuf au fort de Balaguier. »« Ça aurait été super comme bâtiment pour les associations… », regrette de son côté Gilbert Campodonico. Mais la destruction de « La Rotonde » n’a été que le dernier chapitre de l’épilogue de la Navale. En , ne pouvant faire face à la concurrence asiatique, le chantier de la Seyne avait dû cesser ses activités. Et Jean-Claude Guisti, coupures de presse sous les yeux, de raconter l’histoire du dernier navire créé par les mains d’or des ouvriers du site. « C’était le décembre . Le pétrolier ravitailleur d’escadre La Somme, destiné à la Marine, était mis à la mer. J’en avais contrôlé la coque. Les enfants lâchaient des ballons, c’était très émouvant… En moi, il y avait à la fois une grande tristesse et de la peur. Qu’est-ce qu’on allait faire ? Moi, j’ai pu me reconvertir et travailler à la direction départementale du travail, mais il y a eu des drames, des divorces, des suicides… »