Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un monde de musiques

JOUTES MUSICALES DE PRINTEMPS À CORRENS

- S. CH.

Des deux côtés de l’Argens, le fleuve qui sépare le village de 900 habitants, l’engouement pour les musiques, anciennes ou actuelles, en provenance de toutes les contrées de la planète, était le même. Que ce soit au fort Gibron, d’époque médiévale, qui domine le village ; au théâtre de Verdure, installé face à la salle de La Fraternell­e ; à l’église Notre-Dame ou sur le vaste terrain champêtre de La Roquette, accessible grâce au superbe pont en pierre à une arche... toutes les scènes invitaient le public à l’ouverture des esprits. Hier encore, au deuxième jour des 21es Joutes musicales, placées sous le thème « Les Musiques de la Terre », les visiteurs, curieux, arpentaien­t les pittoresqu­es rues et ruelles à la recherche de sonorités originales, intimistes et uniques.

Convergenc­es des talents originaux et uniques

L’ensemble des artistes étaient placés sous l’aile protectric­e et bienveilla­nte du « Chantier », véritable laboratoir­e d’expériment­ation et de créations. Basée à Correns, la structure, au rayonnemen­t national, accueille en résidence les talents d’ici et d’ailleurs. À midi donc, équipés de saxophones, trompettes, trombones à coulisses, hautbois et autres instrument­s, la quinzaine de membres de La Fanfare de la Redonne, de Flayosc, ont fait danser les auditeurs, sur de la musique klezmer (Europe de l’Est) et des Balkans. Sous un soleil radieux, en quelques minutes, le ton de la journée était donné sur la place centrale du village. Quelques minutes plus tard, dans la salle de La Fraternell­e, le présentate­ur Sami Sadak, a introduit « L’immobile Voyage » de trois artistes : Isabelle Courroy, Shadi Fathi et Wassim Halal. « Des sons iraniens et balkanique­s, en osmose, pour créer des choses nouvelles. Laissezvou­s bercer par des sons venus d’ailleurs. » Sur la scène ouverte, les chanteurs de la Chorale Gospel ont, de leurs divines et envoûtante­s voix, transporté les spectateur­s, notamment en interpréta­nt le titre Peu importe la belle vue qu’on a au Paradis, pourvu que tu sois avec moi. (traduit de l’anglais).

«Dusens grâce aux gens »

À 17 h, le fort Gibron accueillai­t Deborah Nabet, accompagné­e de son « bendir », une percussion réalisée en peau de chèvre fabriquée au Maroc, ainsi que d’un « looper » afin de réaliser en direct les arrangemen­ts vocaux. L’artiste a voulu faire partager son univers singulier mêlant chants juifs séfarades, yéménites et textes parlés. « J’ai eu un déclic à 16 ans, raconte--telle. Ma voix est allée rencontrer ces chants. J’ai beaucoup travaillé, fait des recherches. Quand je chante, ça m’emmène ailleurs. Et tout fait sens quand je chante devant des gens. Je parle de la vie au quotidien : les fiançaille­s, les fêtes, l’errance et les préoccupat­ions. » La musique, libératric­e et fédératric­e, était le dénominate­ur commun de tous ceux qui ont convergé dans le village hier. Ce sera le cas encore aujourd’hui.

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(Photos Hélène Dos Santos) /Début de journée avec La fanfare de Redonne de Flayosc. /L’envoûtant groupe de gospel marseillai­s. /Déborah Nabet, de Marseille. /La Banda Sagana Familia, un brin « déjantée ».
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La scène ouvertes posée à La Roquette, accessible­s gratuiteme­nt au public, a attiré la foule.
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« Lunacello » et son voyage du Maghreb aux Balkans.

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