Antenne à Belluny: Free n’a rien compris Tanneron

Les habitants du hameau s’élèvent contre le projet d’implantation d’une nouvelle structure destinée à améliorer la couverture réseau de l’opérateur. À deux pas de leurs maisons

C’était une inquiétude, c’est devenu un motif de colère. Franche, massive, inaltérable. Cette nouvelle antenne que veut implanter Free, juste à côté d’une autre sur laquelle ce sont Orange et Bouygues qui sévissent, elle ne passe pas pour les habitants du hameau de Belluny. Il faut dire que ces deux pointes émettrices de radiofréquence sont situées pile au centre d’un cercle formé par cinq habitations, soit autant de familles sérieusement remontées contre le projet. Un projet de plus en plus concret : depuis notre dernière visite, la rumeur persistante s’est muée en Dim. Pour Dossier d’information mairie. En bonne place sur la page d’accueil du site internet de la Ville, ce document de 46 pages confirme les doutes des riverains. Ces derniers ne comptent évidemment pas en rester là.

Intégration paysagère ou subterfuge ?

Un collectif est monté, une pétition est mise en ligne diffusée sur le hameau avec un résultat sans appel (30 des 33 habitants opposés à l’antenne) : les choses bougent à Belluny. Mais le poids de ces quelques banderilles sera-t-il suffisant face au géant des télécommunications ? Pas sûr… D’autant qu’avec les riverains comme avec nous, Free pratique la politique de l’autruche: pas de réponse, si ce n’est pour renvoyer vers un nouvel interlocuteur qui lui-même ne répondra pas. Un bel exemple de transparence tant prônée par les opérateurs lorsqu’il s’agit d’adhérer au guide de bonnes conduites. Un guide qui parle notamment «d’intégration paysagère de toutes les nouvelles antennes-relais » : « Les opérateurs ne proposent aux maires la construction d’un nouveau pylône qu’en dernier recours, après avoir étudié toutes les options pour l’utilisation des supports existants. » Dommage dès lors de n’avoir pas décidé de partager l’antenne existante, ce qui, selon un autre opérateur, est techniquement possible. « Mais sans doute est-ce plus coûteux », siffle le collectif, qui doit se contenter, d’après le dossier déposé en mairie, de « l’attention particulière portée à l’insertion paysagère du projet par l’utilisation d’un pylône treillis à section constante». «Des tubes en métal, quoi », résume Laurent Meister, dont le jardin offre une vue imprenable sur la première antenne, en attendant la seconde. Au contraire, la nouvelle structure sera plus grande et plus épaisse que la première: 27,85 mètres de haut, 3 de large. Une antenne du genre maousse, qui réussit l’exploit, par le biais du dossier déposé en mairie par Free, d’apparaître plus petite que sa voisine! «C’est un subterfuge», reprend, amer, Denis Galliot, lui aussi riverain du hameau et membre du collectif.

S’opposer “physiquement si nécessaire”

Un collectif déterminé à s’opposer de toutes ses forces à ce projet,

« physiquement si c’est nécessaire », menace-t-on. Pour l’heure, en attendant la demande officielle d’autorisation autour du 20 juin, la bataille se joue sur le plan de l’opinion, avec une mairie qui semble avoir pris la mesure de l’ire des Tanneronnais. « Nous avons pris contact avec un avocat, avec des associations…» Bref, la totale. Il le faut bien : selon le collectif, «la guerre est déclarée»!

1. goo.gl/8ExFyq

(Photo R. A.) La nouvelle antenne sera plus haute et plus épaisse. À moins de  mètres de la maison de Karine Miege (à droite).