Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les producteurs ne sont pas inquiets
Philippe Brel, directeur général d’Estandon vignerons, préside aux destinées d’un groupe qui annonce un chiffre d’affaires de 42 millions d’euros. Il est particulièrement bien placé pour analyser une situation qu’il juge, certes délicate mais en aucun cas annonciatrice de pénurie. «Le mot pénurie est largement exagéré, estime le professionnel. Le début de la campagne fait effectivement état d’une disparité de 20 % par rapport à la demande. C’est-à-dire que le rosé de Provence fournit effectivement 80 litres sur les 100 nécessaires sur le marché. Du coup, les petits producteurs vendent tout, je pense, devant chez eux. En revanche, en ce qui concerne la grande distribution, les anticipations nécessaires ont déjà été réalisées. Pas de souci à se faire. » Si priorité a été donnée à l’exportation, car «elle est mieux valorisée», «le marché national s’équilibrera et il n’y aura pas de pénurie globale ! »
Pierre Audemard, propriétaire du domaine familial de la Giscle, à Cogolin, a pris connaissance de l’éventualité d’une pénurie de rosé cet été par les médias nationaux. S’il entend bien que la météo n’a pas été très favorable cette année, « avec notamment une longue période de sécheresse », le producteur n’envisage pas pour autant l’absence de bouteilles de rosé dans les rayons. « Les pertes ne sont pas énormes. Il ne faut rien exagérer. » «C’est normal que nous n’ayons pas d’avance car le rosé ne se conserve pas. Ensuite, il est possible que la région du Languedoc, autre grand producteur de rosé, soit touchée, car certains domaines sont moins irrigués que chez nous. Mais, faire courir cette rumeur de pénurie dans le Var est une erreur et n’est pas une bonne chose pour le marché. Car sa persistance n’amènerait, à terme, qu’à une augmentation des prix, au détriment du consommateur. »