Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Des policiers braqués par des hommes cagoulés à Marseille
Un commando armé a tiré à la kalachnikov lundi après-midi, mettant en joue des policiers : au lendemain de cette scène d’une grande violence survenue dans une cité, l’enquête se poursuivait hier à Marseille, où « 60 policiers supplémentaires » seront affectés, d’ici le début 2019, dans la cité phocéenne, a annoncé, hier, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Lundi vers 16 h 50, trois ou quatre voitures déboulent à la Busserine, une cité des quartiers Nord, déshéritée et gangrénée par le trafic de drogue. A leur bord, une dizaine d’assaillants cagoulés et habillés de noir, équipés d’armes de poing et d’armes longues de type kalachnikov. Les malfaiteurs tirent en l’air et frappent un témoin, un habitant de la cité, à coup de crosse. Vingt-quatre heures après, les enquêteurs cherchent également à confirmer le possible enlèvement d’un « guetteur », petite main du trafic de drogue, par ce commando. « Un témoin a indiqué avoir vu » ce guetteur « pris en chasse » par l’une deux voitures des assaillants et rattrapé, « puis forcé de rentrer dans le coffre », a précisé le procureur de la République à Marseille, Xavier Tarabeux. Aucun signalement de disparition n’a été enregistré, mais il n’y a «pasde raison de remettre en doute ce témoignage ». « Tous les moyens sont déployés pour retrouver » la victime et « mettre la main sur les auteurs des faits », a poursuivi le magistrat, lors d’une conférence de presse. Dans leur fuite, les assaillants, dont l’une des voitures était équipée d’un gyrophare, et qui portaient, selon des témoignages, des brassards de police, n’hésitent pas à mettre en joue les forces de l’ordre qui se trouvent à proximité. Les policiers tirent à quatre reprises en direction de l’une des voitures des malfaiteurs, brisant la vitre avant, mais sans pouvoir les empêcher de prendre la fuite par l’autoroute. « Il n’y a pas pour l’instant de piste précise », mais la justice privilégie celle d’une « intimidation liée au trafic de stupéfiants », a précisé le procureur.