Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Sous haute tension ?
Après la polémique, la LFP a validé le succès d’Ajaccio contre Le Havre en play-off. Elle a aussi suspendu le stade des Corses, qui défieront Toulouse à Montpellier
En raison des nombreux incidents survenus dimanche soir pendant la rencontre AC Ajaccio - Le Havre, en play-off de Ligue 2, le club corse (3e de L2) recevra Toulouse (18e de L1) à huis clos et sur terrain neutre, ce soir (20h45) à Montpellier, pour le barrage aller d’accession à la Ligue 1. La décision des instances disciplinaires de la Ligue ne satisfait ni Le Havre, ni l’AC Ajaccio, qui ont tous les deux annoncé leur intention de faire appel. « C’est une honte, ça ne répond à aucun cadre judiciaire. On a joué 19 matches, ici, à Ajaccio, il ne s’est jamais rien passé. On a fait appel et on ira devant les tribunaux », assure le président du club corse Léon Luciani. « Le HAC poursuit son combat et fait appel de cette décision », dit pour sa part le club normand. Les Havrais avaient saisi la Ligue pour réclamer le gain du match par pénalité, après une rencontre marquée par des échauffourées entre joueurs, un envahissement de terrain et une grosse tension. Des officiels du club avaient aussi dénoncé des insultes racistes de la part de supporters ajacciens, et même un « coup de pied » contre le président normand, Vincent Volpe. Selon la LFP, « rien ne permet de donner match perdu à l’AC Ajaccio. La réclamation technique du HAC concernant la présence au bord du terrain avant la séance des tirs au but de l’entraîneur de l’ACA, Olivier Pantaloni, alors même qu’il avait été exclu, ne constitue pas dans les règlements de la Ligue un fait permettant d’invalider le résultat ».
« Racisme anti-corse »
La commission de discipline a toutefois décidé de suspendre le stade François-Coty à titre conservatoire, «auvu de la gravité des faits ». L’entraîneur Olivier Pantaloni et un de ses joueurs, Faiz Selemani, auteur d’un coup sur le Havrais Mateta, sont également suspendus jusqu’à nouvel ordre. Hier matin, le président de l’AC Ajaccio Léon Luciani a annoncé son intention de déposer plainte contre son homologue du Havre pour dénonciation calomnieuse, assurant qu’il produirait «les vidéos et les témoignages attestant qu’à aucun moment, M. Volpe (le président du Havre) n’a été victime d’une agression physique ». Cette plainte fait suite à celle annoncée par le club havrais qui dénonce des insultes racistes adressées à ses joueurs et affirme que son président Vincent Volpe a été « agressé physiquement en tribune présidentielle », Le procureur de la République d’Ajaccio, Eric Bouillard, a ouvert plusieurs enquêtes. Une première vise le caillassage du bus du Havre vendredi, qui avait entraîné le report du match à dimanche, ainsi que les injures racistes qui ont été proférées à l’égard des Havrais. Une deuxième porte sur le coup dans le dos dont se plaint le président du club normand. En Corse, la polémique a suscité une multiplication de réactions dénonçant du «racisme anti-corse ». Le Premier ministre et ancien maire du Havre, Edouard Philippe, s’est dit « consterné par la violence, la tension dans le stade dimanche soir. » Dans un tel contexte, Ajaccio - Toulouse, malgré sa délocalisation dans l’Hérault, pourrait bien être sous haute tension. Grenoble (3e N) - Bourg-en-Bresse (18e L2) 2-1