Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les agriculteurs s’invitent avec le dossier de la tortue d’Hermann
Lors de ce déplacement, Brune Poirson en a profité pour se rendre près des rives du lac des Escarcets. Une visite express au coeur de la réserve naturelle nationale de la plaine des Maures (la seule dans le Var) pour rappeler toute l’importance de poursuivre les efforts entrepris dans le cadre de la préservation de la biodiversité. Car, aujourd’hui, il y a urgence. « C’est très important pour moi d’être ici et mettre l’accent sur l’extrême richesse de la nature varoise », souligne-t-elle. « Les alertes se multiplient : la nature s’effondre, ce qui n’est pas sans conséquences aux niveaux économique et agriculture. »
Pêche et randonnée, des activités encadrées
Gérée par le Département, la réserve, créée en 2009, s’étend sur plus de 5 000 hectares et concerne cinq communes (Le Cannet-des-Maures, La Garde-Freinet, Le Luc, Vidauban et Les Mayons). « On recense ici, non pas une, ni deux mais 241 espèces protégées, précise MarieClaude Serra, du Conservatoire du littoral. Des actions, nombreuses et régulières, sont menées par les onze agents de la réserve, afin de « sécuriser » cette zone de reproduction de poissons et de migration d’oiseaux. Depuis le début de l’année par exemple, la pêche est désormais mieux réglementée protégeant ainsi la cistude d’Europe des hameçons. Le balisage sera, par ailleurs, renforcé, afin d’éviter le piétinement du terrain par les promeneurs, en dehors de la piste de randonnée. D’autres projets devraient être lancés sous peu, à condition que les moyens techniques et financiers le permettent. « La transition écologique, c’est justement préparer la cohabitation », a approuvé Brune Poirson. « On a appris jeudi soir que Mme Poirson venait au Cannet-des-Maures, on a demandé à la rencontrer. » Sylvain Audemard, secrétaire général de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles du Var, et Anthony Sénéquier, administrateur des Jeunes agriculteurs du Var, n’ont pas perdu de temps. Après leur coup d’éclat la semaine dernière (), ils ont profité de la venue de la secrétaire d’État pour lui parler du nouveau plan national d’action (PNA) pour la tortue d’Hermann. Selon eux, ce document a été établi sans les concerter alors qu’il les priverait de travailler certaines terres agricoles. « Nous demandions et nous avons obtenu une réunion avec le directeur de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer, Ndlr), M. Barjon, en présence de la députée Sereine Mauborgne, expliquent les deux hommes. La secrétaire d’État semblait connaître le dossier, elle a déploré un manque de communication et de concertation. Elle a souhaité une remise à plat de la carte du PNA ». Le rendez-vous avec les services de l’État et les acteurs concernés par le devenir de la tortue d’Hermann est fixé au juin. « Nous allons enfin mettre tout le monde autour de la table pour discuter de ce dossier. C’est un bon début », estiment MM. Audemard et Sénéquier. Ils ne manqueront pas de revenir à la charge sur d’autres sujets auprès de Mme Poirson, qui a annoncé qu’elle reviendra dans le Var. 1. Vendredi 18 mai, les agriculteurs de la FDSEA et des JA ont récupéré une partie des déchets du démantèlement de l’ancien village des tortues de Gonfaron et les ont déversés à Carnoules, devant le nouveau village des tortues. Ils entendaient ainsi protester contre le nouveau plan national d’action en faveur de la tortue d’Hermann (Var-matin du 19 mai, édition Centre Var).