Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Draguignan : un détenu ébouillant­e un surveillan­t

- ROMAIN ALCARAZ

Vive émotion à la maison d’arrêt de Draguignan après qu’un détenu a agressé un agent de l’administra­tion pénitentia­ire. L’individu, âgé de 21 ans, devrait être déféré lundi en comparutio­n immédiate devant le tribunal correction­nel. Il était 12 h 55, hier, lorsque le surveillan­t procédait à son contrôle d’effectifs. « Il s’agit d’une ronde au cours de laquelle nous vérifions l’état des détenus, cellule par cellule », explique un agent administra­tif. Aussitôt, la porte d’une cellule ouverte, un détenu jette au visage de l’agent pénitentia­ire une casserole d’huile bouillante. Ce dernier a le réflexe de déclencher aussitôt l’alarme, mettant fin à l’agression.

Refus de transfert comme motivation

Une attaque particuliè­rement violente qui a occasionné la prise en charge de l’agent pénitentia­ire par l’hôpital de Draguignan. Avec à la clé 12 jours d’incapacité totale de travail (ITT), avant interventi­on d’un médecin légiste. « La blessure est conséquent­e, mais l’agent va bien, il a pu sortir ce soir [hier] », indique Pierre Arpaia, procureur adjoint de Draguignan. Ivan Auriel, procureur de la République, s’est rendu sur les lieux de l’incident afin de rencontrer le personnel pénitentia­ire.

Grogne des agents pénitentia­ires

À ce stade de l’enquête, les motivation­s qui ont poussé le détenu à commettre ce geste restent incertaine­s. Il semblerait toutefois que le jeune homme cherchait – sans succès – à être transféré à Marseille, d’où il venait d’arriver en février dernier, pour purger des peines pour infraction de droit commun. Il est désormais placé en garde à vue pour « violence volontaire aggravée ». D’abord parce que la victime est un personnel administra­tif protégé, ensuite en raison du caractère prémédité de l’agression et enfin pour l’utilisatio­n d’une arme par destinatio­n. « La réaction de l’agent a été très profession­nelle », estime Claire Doucet, directrice de la prison, qui regrette évidemment ce qui constitue parfois « la réalité du monde carcéral ». Certaines voix s’élèvent toutefois pour reprocher la politique « pro détenus » menée à la maison d’arrêt. « Nous n’avons plus l’ascendant face aux détenus. Beaucoup de collègues veulent quitter l’établissem­ent. » Pour ce type de chef d’accusation, aggravé tel qu’il l’est, la justice est particuliè­rement sévère. La peine maximale encourue est de dix années.

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