Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les pathologies cervico-vaginales
L
e pôle femme-mère-enfant reçoit toutes les femmes, y compris en dehors des périodes de grossesse. Dès l’adolescence, elles peuvent y être suivies pour les contrôles gynécologiques classiques (contraception, frotis, dépistage, etc.). Les professionnels de santé y animent des consultations spécifiques. Leur spécialisation leur confère une expertise précieuse, à l’instar des Drs Frigenza pour les pathologies cervico-vaginales et Dorez en pelvi-périnéologie. Le monsieur Sport du pôle femme-mère-enfant s’appelle Alexis Jourdan. Gynécologue, il s’est formé à l’Insep où il a passé sa capacité de médecine du sport. Désormais, il propose aux patientes une double consultation gynécologie du sport. « Beaucoup de femmes pratiquent une activité physique régulièrement. Or il y a certaines pathologies gynécologiques à prendre en charge différemment chez ces femmes. Certaines pathologies peuvent ainsi être générées par le sport (en fonction de l’état de santé de la patiente) ; c’est le cas par exemple de l’incontinence urinaire. Mon objectif est donc de leur permettre d’adapter la pratique sportive. Parce que mal gérée, l’activité peut engendrer des complications.» Les patientes viennent parfois de loin pour s’y faire soigner ou simplement pour obtenir un diagnostic. Sans attendre que s’installe la maladie, le service du CHU de Nice entend jouer la carte de la prévention. Que ce soit en aidant les femmes à maîtriser (ou mieux à arrêter) leur consommation de tabac ou en pratiquant une activité physique adaptée à leur situation. L’objectif est de leur donner des cartes afin qu’elles puissent mettre un maximum de chances de leur côté pour rester en bonne santé. Le Dr Jourdan peut aussi conseiller les athlètes sur la contraception qui leur sera la mieux adaptée. « Certaines veulent pouvoir maîtriser leurs règles, pour éviter d’être indisposées lors des compétitions.» Le Dr Jourdan reçoit également les femmes enceintes. « C’est un illogisme de dire qu’il faut proscrire le sport. On peut parfaitement maintenir l’activité physique pendant la grossesse, à condition de choisir les disciplines adaptées. Il arrive que certaines femmes, très peu sportives, doivent s’y mettre par exemple pour mieux gérer le diabète gestationnel. Dans tous les cas de figure, je propose un programme personnalisé en prenant en compte l’état de santé de la patiente et son niveau de pratique antérieur. Sachant que certaines activités conviennent à toutes comme les exercices de posture et de gainage.» Les futures mamans sont donc invitées au minima à boire suffisamment d’eau et à marcher régulièrement (on conseille une demi-heure par jour). Des petits trucs faciles à réaliser au quotidien et sans danger tant qu’un médecin veille. Le Dr Mélanie Frigenza est spécialisée dans les pathologies cervico-vaginales. Elle assure notamment des consultations de colposcopie en lien direct avec le dépistage du cancer du col de l’utérus ( cas par an en France). « La surveillance et la prise en charge des femmes qui présentent des frottis anormaux est centralisée dans des centres tels que le nôtre, résume le Dr Frigenza. C’est justement dans ces cas-là que l’on peut réaliser une colposcopie, c’est-à-dire un examen à la loupe du col de l’utérus. » Cette professionnelle de santé rencontre souvent des femmes angoissées après avoir eu connaissance des résultats d’un frottis anormal. Première étape : les rassurer quant à la prise en charge et les informer. « De nos jours, il y a encore trop de conisations (une opération qui consiste à retirer une partie (de volume variable) du col de l’utérus, ndlr). Il faut les faire dans les bonnes indications. Chez les femmes jeunes, avec un projet de grossesse, cela peut en effet créer des complications obstétricales. La colposcopie permet de poser le diagnostic précisément et donc d’éviter certaines conisations. Et si cette intervention se révèle nécessaire, on la réalise sous colposcopie pour augmenter la précision du geste et diminuer ainsi les complications obstétricales. C’est ça qui est nouveau. » A noter que la colposcopie peut être pratiquée sur une femme enceinte mais cela reste très rare et ne concerne que des situations bien précises. « La colposcopie est codifiée. Le fait qu’elle soit effectuée par des praticiens spécialisés disposant d’une expertise, permet de garantir une technicité à la patientèle, note le Pr Delotte. Et comme on est affilié à un laboratoire, on peut faire certains typages viraux qui, dans le privé, restent à la charge des patientes.» Dans un autre registre, la vaccination contre le papillomavirus (HPV) a encore beaucoup de mal à entrer dans les habitudes en France. « On est vraiment à la traîne (on atteint environ %), notamment parce que les patientes ont lu des informations erronées sur Internet. Mais c’est terrible parce que si toute la population des jeunes femmes était vaccinée, le cancer du col de l’utérus finirait par ne plus exister. Ce vaccin est sûr !», martèle le Dr Frigenza. Cette consultation de colposcopie est aussi un moyen de délivrer la bonne information sur la vaccination à des patientes qui ont peut-être des filles adolescentes et qui se demandent si elles doivent les faire vacciner.