Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Menace de fermetures à répétition sur Port d’Alon
La fréquentation touristique de la calanque pourrait pâtir de la nouvelle réglementation mise en oeuvre par la préfecture dans le cadre de la protection incendie. Un dispositif dérogatoire existe
La question, cruciale, de l’accès durant l’été à la calanque de Port d’Alon – fréquentée par 700 estivants par jour de juin à septembre – a été posée par le maire Philippe Barthélemy, à la dernière minute de la séance du conseil municipal qu’il présidait mercredi soir en mairie. En substance, l’élu a rendu compte d’un courrier envoyé par la préfecture le 28 février, informant la commune de l’obligation d’interdiction de fréquentation du site lorsque le niveau de risque incendie est jugé très sévère (rouge) – et c’est une nouveauté – ou exceptionnel (noire), durant la période du 21 juin au 20 septembre.
Scénario catastrophe
Comme chaque année durant cette période, dans le cadre de la prévention incendie, la préfecture du Var réglemente la pénétration, la circulation et le stationnement sur certaines voies desservant les neuf massifs forestiers varois. « En 2017, il y a eu sept jours d’interdiction totale du massif aux voitures, piétons et même aux personnes arrivant par la mer, durant lesquels la calanque a été totalement fermée, a souligné le maire. Ce qui a posé des difficultés de gestion au restaurant ouvert sur le site et à l’Atelier bleu (association organisant des actions d’éducation à l’environnement) » Le problème, c’est que la nouvelle réglementation impose donc dorénavant une interdiction de fréquentation de la calanque même lorsque le risque d’incendie est jugé très sévère. C’est là que le bât blesse. « L’année dernière, il y a eu trente jours avec un niveau de risque rouge, a calculé le maire. Trente jours de fermeture totale de la calanque ! Ce serait ingérable pour le restaurant et même pour les résidents et touristes qui fréquentent le site ». Ingérable également pour le camping de Port d’Alon... Heureusement une solution existe. Celle du Zapef. L’acronyme signifie “Zone d’accueil du public en forêt“. «C’est une dérogation qui autoriserait la fréquentation par le public lorsque le niveau de risque incendie est rouge » ,a expliqué Philippe Barthélémy. Avec François Fouchier, le délégué régional du conservatoire du littoral, propriétaire de la calanque et de son espace boisé, un site sous gestion communale, le maire de Saint-Cyr a donc écrit un courrier au préfet, pour lui demander de bénéficier de ce dispositif Zapef. «Je suis un peu inquiet car aucune date de réunion ne nous a encore été signifiée », a relevé Philippe Barthélemy qui a fait part de son impatience.
Refonte en cours du dispositif légal
Une inquiétude compréhensible à l’heure où la préfecture du Var, qui est en train de modifier le dispositif légal de prévention pour la saison 2018, pourrait supprimerait la couleur noire – associée donc au niveau de risque exceptionnel – pour en appliquer aussi les restrictions au niveau de risque de couleur rouge.