Patron de sex-shop et psychologue

Il tient le manche du sexshop de la gare depuis 1999. Mais Eric Croisard a désormais l’intention de valider sa troisième année de psychologie à Aix-enProvence. Et pourrait bien nourrir son cursus universitaire de son expérience dans l’industrie du X. Car en près de 20 ans, le « sexshopper » a vu défiler une flopée de Toulonnais en tous genres. Certains pour un service bien particulier: regarder un film porno dans une des cabines du sex-shop, le « sexclub ». « Il n’y a pas de profil type, mais ce sont le plus souvent des hommes entre 50 et 93 ans venant regarder quelque chose et rencontrer d’autres hommes », glisse Eric Croisard avec une déconcertante précision.

OEdipe le refoulé

Avant d’ajouter : «Ce n’est jamais innocent de regarder un porno dans un sex-shop… Il y a toujours l’idée d’exprimer ses fantasmes. Vous en avez qui se déguisent en femme, des gens qui se mettent dans un coin du sex-club à la “disposition” des autres, ou encore des couples hétéros qui font l’amour devant tout le monde. Ici, c’est comme ouvrir une parenthèse, un espace de liberté. » Et à en croire le boss, celui qui veut comprendre la nature humaine a tout intérêt à traînasser dans un sexshop. « Avec la sexualité, vous êtes dans le refoulé, l’OEdipe. Et beaucoup de clients se confient à moi, je suis un inconnu. J’ai beaucoup appris sociologiquement. Plus que si j’avais vendu des chaussettes... »

Sex’ncf shop, premier nom du sex-shop de la gare. « J’ai dû le changer car la SNCF recevait mes courriers. A priori, c’était remonté jusqu’à la direction nationale. »