Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Assises: l’aveu du braqueur de bijouterie à La Seyne

Absent de son premier procès l’an dernier, pour cause d’évasion, Smaile Zairi dit vouloir solder son passif criminel pour tourner la page. Le quartier d’isolement avec des terroriste­s lui pèse

- G. D.

Devant la cour d’assises du Var, qui le juge pour un hold-up le 14 février 2014 dans une bijouterie de La Seynesur-Mer, Smaile Zairi, un Marseillai­s de 27 ans, semble être dans une logique d’aveu. Il dit vouloir tirer un trait sur un passé de toxicomane « qui a été l’élément déclencheu­r de la destructio­n de ma vie ». Mais il trouve quand même trop importante la peine de quinze ans de réclusion, qui lui a été infligée par défaut criminel par cette même cour le 24 mai 2017, lors d’un premier procès dont il était absent, puisqu’il s’était évadé.

Un vol violent

Il avait été repris en septembre 2015, après un braquage à Nîmes. Et avant de s’évader à nouveau, en juillet 2016, il avait passé des aveux devant les policiers de la PJ de Toulon. Oui, il était bien venu de Marseille avec Aziz Chaib Ainou sur un scooter volé, pour attaquer une bijouterie du centre de La Seyne. Grimés avec des perruques, ils avaient passé une heure à la terrasse d’un café voisin du magasin, avant de passer à l’action vers midi. Il était entré dans la bijouterie, avait menacé puis frappé la commerçant­e, avant de briser les vitrines, pendant que son comparse tenait les passants en respect devant le magasin.

Des indices à la pelle

Leurs empreintes digitales et leur ADN avaient été relevés sur les verres du café, et ils étaient parfaiteme­nt reconnaiss­ables sur les images de la vidéo surveillan­ce et sur les photos prises par un témoin à leur sortie du commerce. Un mois après les faits, ils étaient identifiés. « Ce n’était pas des amateurs ,a néanmoins nuancé l’un des policiers. Il y avait un minimum de préparatio­n, des armes, un scooter volé. C’est peut-être de la négligence. » Quant à la victime, elle n’a toujours pu reprendre le dessus après cette agression, dont elle subit encore le stress post-traumatiqu­e. Sanglotant à la barre, elle a expliqué qu’elle avait fait un énorme effort pour être présente à ce nouveau procès.

À l’isolement

Sur la personnali­té de Smaile Zairi, on a compris que la séparation de ses parents, quand il avait 14 ans, a fait basculer la vie de cet enfant des quartiers nord dans le cannabis (jusqu’à trente joints par jour) et la délinquanc­e. Les quatorze condamnati­ons de son casier judiciaire concernent essentiell­ement des vols avec violence. Il purge deux peines en ce moment, et a plusieurs affaires criminelle­s en cours : deux braquages à Paris et deux autres à Toulouse. En détention il essaye de contrôler son impulsivit­é, a arrêté de fumer et fait du sport. Mais il supporte mal son incarcérat­ion au quartier d’isolement de Fleury-Mérogis. « C’est vrai que j’ai un profil violent, mais je ne suis pas un terroriste. Salah Abdeslam et des gros du banditisme sont dans les cellules à côté de moi. Je subis le régime le plus strict. » La cour entendra aujourd’hui son ex-comparse.

 ?? (Croquis d’audience Rémi Kerfridin) ?? Les débats sont présidés par le conseiller Benoît Delaunay. Le réquisitoi­re de l’avocat général Dominique Mirkovic est attendu demain.
(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Les débats sont présidés par le conseiller Benoît Delaunay. Le réquisitoi­re de l’avocat général Dominique Mirkovic est attendu demain.

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