Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

En première ligne

A 18 ans, Driss Naït fait partie des quelque 300 juges de ligne qui surveillen­t la trajectoir­e des balles Porte d’Auteuil, sur les courts du tournoi du Grand Chelem parisien

- FANNY ROCA

Il y a quelques mois, Driss Naït a rempli son dossier de candidatur­e. Quelques semaines plus tard, il a reçu la réponse. Positive. Sélectionn­é pour arbitrer à Roland-Garros, notamment grâce à la ligue Paca qui l’a appuyé. Il y a une dizaine de jours, le Toulonnais de 18 ans, licencié au Tennis club du littoral, a donc bouclé sa valise. Direction Paris. Le XVIe arrondisse­ment. La terre battue de la Porte d’Auteuil. Un rêve de gosse. Depuis qu’il a 12 ans, le jeune Varois parcourt les courts de tennis de France. Il joue, bien sûr, jusqu’à être classé 15/2 au meilleur de sa forme. Mais c’est surtout dans l’ombre qu’il officie. Hors des limites du terrain. L’oeil rivé sur ces lignes blanches qui font basculer des matches, à fixer le point de chute des petites balles jaunes. Le diplôme de 2e grade d’arbitre en poche.

« C’est extra ! »

Voilà comment Driss se retrouve parmi l’escouade de

E

juges-arbitres de Roland Garros. Les quelque 300 spécialist­es retenus pour scruter les trajectoir­es de cette édition. « C’est extra ! lâche-t-il. C’est quand même l’un des plus gros tournois du monde. Le plus gros en France. C’est super. » Alors certes, Driss enchaîne les longues journées. Mais il se régale. En prend plein les yeux. Hier, il a par exemple officié sur le court n°3, où se produisaie­nt les soeurs Williams en double. Il a également arbitré le fantasque Letton Ernest Gulbis, ancien demi-finaliste Porte d’Auteuil. Ou encore le jeune Corentin Moutet lors de sa victoire contre le géant Ivo Karlovic. Avec le plus grand sérieux, toujours. Scrupuleus­ement. Alors certes, même si « l’ambiance entre nous est très bonne », le jeune homme n’est sûrement pas en vacances. Et n’aura d’ailleurs clairement pas le temps de profiter du voyage pour faire un peu de tourisme à Paris.

Le bac plutôt que la finale

D’ailleurs, il quittera la capitale, l’ocre de Roland et sa tenue de juge de ligne le 7 juin. Juste avant les finales. Car une autre mission l’attend. Qui exigera tout autant de déterminat­ion et de concentrat­ion : décrocher son bac STMG (sciences et technologi­es du management et de la gestion), qu’il prépare par correspond­ance. Mais avant de noircir des copies, le Toulonnais poursuit sa route dans son premier Grand Chelem. Lié au destin des stars du tennis mondial. Rien que ça. La pression, il admet qu’il la ressentira peut-être si l’occasion lui est donnée d’arbitrer sur un «gros court» ,le Chatrier ou le Lenglen, d’ici la fin de la quinzaine. Le reste est encore loin...

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(Photos DR) Driss Naït (ici lors du tournoi de Monte-Carlo, pour un match de Paul-Henri Mathieu)  ans. Et a été sélectionn­é cette année pour son premier Roland Garros. arbitre depuis qu’il a

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