Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Chiropraxie : le point sur les idées reçues
Formation, méthode de travail, indications et contre-indications, remboursement... Thibert Charon fait le point sur les idées reçues concernant sa profession
Mi-mai, l’Association française de chiropraxie (AFC) a profité de la Journée internationale des familles pour organiser une semaine de la chiropraxie familiale. L’objectif, faire connaître cette profession encore mal connue du public, parfois confondue avec la kinésithérapie ou l’ostéopathie. Thibert Charon, chiropracteur raphaëlois, revient avec nous sur les idées reçues.
La chiropraxie est enseignée de la même manière partout dans le monde.
VRAI. Il n’existe qu’une seule école en France, l’IFEC (Institut franco-européen de chiropraxie). Cela s’explique par le fait que c’est un organisme mondial qui accrédite les établissements qui souhaitent dispenser l’enseignement. De ce fait, tous les chiropracteurs sont formés de la même manière. Que vous consultiez en France, aux États-Unis ou en Allemagne, le praticien exercera de la même manière.
Le chiropracteur ne travaille que sur la colonne vertébrale.
FAUX. En réalité, nous travaillons sur l’ensemble de l’appareil locomoteur, donc la colonne vertébrale et les autres articulations, et sur le système nerveux. Le but est d’évaluer les troubles du système musculo-squelettique.
La discipline s’adresse aux patients de tout âge.
VRAI. Des nourrissons aux seniors ! Chez les bébés, nous pouvons intervenir en prévention. L’accouchement, selon la manière dont il s’est déroulé, peut constituer un traumatisme, par exemple si l’enfant était mal placé à la sortie, s’il a fallu utiliser des forceps ou des ventouses, etc. Mais la chiropraxie est également indiquée en présence de troubles tels que des coliques, un reflux gastro-oesophagien, des régurgitations, des troubles du sommeil mais aussi plus classiquement pour les plagiocéphalies [la tête plate, Ndlr].
Il est nécessaire d’avoir une prescription de son médecin traitant pour consulter un chiropracteur.
FAUX. Il est tout à fait possible de consulter un chiropracteur en première intention, inutile d’avoir une ordonnance. Nous sommes formés pour établir un diagnostic différentiel et donc aptes à rediriger le patient vers un généraliste si besoin.
Le spectre d’action est très large.
VRAI. Si le motif de première consultation est lié à un problème locomoteur, on identifie régulièrement d’autres choses sur lesquelles on peut agir tels que des problèmes de sommeil, troubles digestifs, troubles de l’apprentissage.
Chiropraxie et ostéopathie sont synonymes.
FAUX. Ce sont deux disciplines distinctes, la formation est différente. Ensuite, nous n’abordons pas les choses de la même manière. Nous pouvons par exemple effectuer des manipulations sur les cervicales sans avis médical. Les deux professions sont réglementées.
Il y a quelques contre-indications à la manipulation.
VRAI. La première et la plus évidente, c’est la présence d’une fracture : on réoriente immédiatement le patient vers un médecin. Il y a d’autres contreindications à la manipulation liées à la suspicion de cancer ou encore à l’ostéoporose. Et si le patient se plaint du bras gauche, idem, il faut vérifier que ce n’est pas le coeur.
La chiropraxie peut être pratiquée sur une femme enceinte.
VRAI. Et elle est même conseillée ! Au cours de la grossesse, les hormones et les changements dans le corps vont impliquer une laxité des ligaments. Maux de dos, sciatiques... on peut travailler pour enlever les blocages avant l’accouchement. Et bien sûr, nous pouvons également intervenir juste après la naissance du bébé, à la fois pour lui et pour sa mère qui peut se plaindre de problèmes de dos par exemple.
La chiropraxie est prise en charge par la Sécurité sociale.
FAUX. Non, elle n’est pas remboursée par l’Assurancemaladie mais la plupart des mutuelles la prennent en charge. Donc la plupart du temps, les patients doivent seulement faire l’avance des frais.
La chiropraxie est bénéfique pendant et après la grossesse Thibert Charon Chiropracteur