Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une étude sur  patients porteurs de prothèses

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

«Ce geste est réalisé sous arthroscop­ie, c’est-à-dire sans ouvrir l’articulati­on de l’épaule. On respecte ainsi toutes les structures anatomique­s et on accède à l’articulati­on sans agresser les muscles. »

Quand la prothèse est la seule solution

L’autre grande cause de douleur (et de raideur) est associée à l’usure prématurée du cartilage (arthrose) pour des motifs divers : « Chez ces patients

l’épaule, en plus d’être raide et douloureus­e, peut devenir quasi paralytiqu­e. Ils n’arrivent plus à utiliser ni la main, ni le bras. Tous les gestes de la vie courante représente­nt un véritable défi ! » Pour ces personnes très sévèrement atteintes, la prothèse s’avère parfois la seule solution. « Cette interventi­on a commencé à être réalisée il y a une vingtaine d’années. Parmi les patients implantés, beaucoup de personnes encore jeunes, en activité, souvent sportifs… Nous avons voulu savoir comment les C’est ainsi que l’équipe du Pr Boileau a lancé une étude multicentr­ique auprès de 1 500 personnes souffrant d’arthrose et traitées par une prothèse d’épaule au cours des 20 dernières années.

Étude multicentr­ique

«Tous ces patients ont été revus avec 2 à 20 ans de recul. Il s’est agi, grâce à l’imagerie, de vérifier que la prothèse était toujours en place, qu’elle ne s’était pas descellée ni usée. On a aussi évalué les résultats cliniques, soit la mobilité de l’épaule. » Les résultats n’étant pas encore publiés, le Pr Boileau est contraint au silence. Il accepte néanmoins de nous confier dans un grand sourire : « Les patients vont bien ! » Une conclusion qui ne signe pas l’arrêt des recherches pour développer des prothèses toujours moins volumineus­es. « On tend aujourd’hui

vers des prothèses d’épaule avec des tiges plus courtes, voire sans tige, pour limiter au maximum le risque de destructio­n osseuse. Il s’agit de conserver le plus d’os possible. » La démonstrat­ion via cette étude multicentr­ique de la performanc­e à long terme des implants pourrait avoir des effets majeurs pour les patients les plus jeunes (moins de 60 ans). «Alors même que certains ne peuvent même plus travailler tant les douleurs sont invalidant­es, on hésite encore aujourd’hui à placer une prothèse, on continue d’envisager d’abord toutes les solutions non chirurgica­les. » Pourquoi? « La chirurgie de l’épaule n’est pas une chirurgie vitale. Elle est fonctionne­lle ». En d’autres termes, l’erreur n’est pas permise, l’indication doit être parfaiteme­nt posée et l’interventi­on, très spécialisé­e, réalisée par des mains expertes.

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