Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une étude sur patients porteurs de prothèses
«Ce geste est réalisé sous arthroscopie, c’est-à-dire sans ouvrir l’articulation de l’épaule. On respecte ainsi toutes les structures anatomiques et on accède à l’articulation sans agresser les muscles. »
Quand la prothèse est la seule solution
L’autre grande cause de douleur (et de raideur) est associée à l’usure prématurée du cartilage (arthrose) pour des motifs divers : « Chez ces patients
l’épaule, en plus d’être raide et douloureuse, peut devenir quasi paralytique. Ils n’arrivent plus à utiliser ni la main, ni le bras. Tous les gestes de la vie courante représentent un véritable défi ! » Pour ces personnes très sévèrement atteintes, la prothèse s’avère parfois la seule solution. « Cette intervention a commencé à être réalisée il y a une vingtaine d’années. Parmi les patients implantés, beaucoup de personnes encore jeunes, en activité, souvent sportifs… Nous avons voulu savoir comment les C’est ainsi que l’équipe du Pr Boileau a lancé une étude multicentrique auprès de 1 500 personnes souffrant d’arthrose et traitées par une prothèse d’épaule au cours des 20 dernières années.
Étude multicentrique
«Tous ces patients ont été revus avec 2 à 20 ans de recul. Il s’est agi, grâce à l’imagerie, de vérifier que la prothèse était toujours en place, qu’elle ne s’était pas descellée ni usée. On a aussi évalué les résultats cliniques, soit la mobilité de l’épaule. » Les résultats n’étant pas encore publiés, le Pr Boileau est contraint au silence. Il accepte néanmoins de nous confier dans un grand sourire : « Les patients vont bien ! » Une conclusion qui ne signe pas l’arrêt des recherches pour développer des prothèses toujours moins volumineuses. « On tend aujourd’hui
vers des prothèses d’épaule avec des tiges plus courtes, voire sans tige, pour limiter au maximum le risque de destruction osseuse. Il s’agit de conserver le plus d’os possible. » La démonstration via cette étude multicentrique de la performance à long terme des implants pourrait avoir des effets majeurs pour les patients les plus jeunes (moins de 60 ans). «Alors même que certains ne peuvent même plus travailler tant les douleurs sont invalidantes, on hésite encore aujourd’hui à placer une prothèse, on continue d’envisager d’abord toutes les solutions non chirurgicales. » Pourquoi? « La chirurgie de l’épaule n’est pas une chirurgie vitale. Elle est fonctionnelle ». En d’autres termes, l’erreur n’est pas permise, l’indication doit être parfaitement posée et l’intervention, très spécialisée, réalisée par des mains expertes.