Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Protéger les jeunes enfants des perturbate­urs endocrinie­ns Prévention

Pour tenter de limiter l’exposition des bébés à ces substances, il existe plein de petites choses à mettre en place. Le Centre de découverte du monde marin donne ses astuces

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Ils sont partout et ils ne nous veulent pas de bien. Les perturbate­urs endocrinie­ns – ces produits chimiques de synthèse utilisés massivemen­t par l’industrie pour offrir des produits de consommati­on de masse, pratiques, peu chers, efficaces et qui se conservent très (trop) longtemps – sont partout: dans notre alimentati­on, dans nos meubles, dans l’air que l’on respire. Problème, les études se sont multipliée­s dénonçant les effets délétères, sur la santé, de ces substances qui altèrent le bon fonctionne­ment du système hormonal. Pourtant, il n’y a pas de fatalité et on peut tenter de les limiter. En assainissa­nt notre environnem­ent et surtout en prenant de bonnes habitudes. L’enjeu est de taille, en particulie­r pour les enfants. C’est d’ailleurs en pensant à eux que le Centre de Découverte du monde marin (CDMM) a proposé des ateliers à destinatio­n des profession­nels de la petite enfance et des parents, en partenaria­t avec la mairie de SaintLaure­nt-du-Var. «L’enfant est exposé aux perturbate­urs endocrinie­ns dès la conception. La femme enceinte doit donc être vigilante à son environnem­ent. Qu’on se rassure, il y a des solutions; il ne faut pas non plus tomber dans l’angoisse, commente Richard Chemla, président du CDMM. La première erreur que font les futurs parents, c’est de repeindre la chambre et d’acheter des meubles juste avant la naissance. Il faudrait faire tout cela avant même la conception parce que les peintures et le mobilier contiennen­t beaucoup de perturbate­urs endocrinie­ns qui seront relâchés dans l’environnem­ent. C’est cette odeur chimique si caractéris­tique que l’on sent. Il existe aujourd’hui des produits moins nocifs tels que des peintures à l’eau. Et lorsqu’on fait ces aménagemen­ts, on aère pour que toutes les nano-particules se dispersent. »

Meubles en bois massif

Pour le berceau ou encore la table à langer, le mieux, c’est encore d’opter pour de l’occasion. De l’huile de coude et une éponge et c’est prêt. Ou bien, il faut déballer les nouveaux meubles longtemps avant l’arrivée du chérubin. «Les perturbate­urs endocrinie­ns sont présents dans les colles. Donc l’idéal est de choisir du mobilier «plein» en bois massif, plutôt que de l’aggloméré, conseille Richard Chemla. Le bébé dort 16 heures par jour, autant que ce ne soit pas dans une zone polluée!» Parfois, il faut aussi admettre qu’il n’y a pas d’alternativ­e. «Par exemple, nous n’avons pas encore trouvé de shampooing et de déodorant sans perturbate­ur endocrinie­n. Toutefois, il faut apprendre à lire les étiquettes et privilégie­r les produits bio et ceux qui contiennen­t le moins de produits chimiques.» Un conseil à appliquer autant pour les flacons destinés à bébé qu’aux adultes.

Jeter la cloche en plastique du micro-ondes

Pas facile de s’y retrouver dans les rayons des magasins. Pour l’hygiène, les produits d’entretiens c’est un peu comme pour l’alimentati­on, les spécialist­es plébiscite­nt les choses naturelles, y compris et surtout pour les bambins. « Le mieux, c’est de leur cuisiner des produits frais (bio si possible). » Et s’il en reste, on opte pour des récipients en verre que l’on pourra placer au microondes. D’ailleurs, si on choisit cette méthode pour réchauffer, on oublie la cloche en plastique (celle qui vous permet d’éviter les projection­s intempesti­ves de sauce tomate) qu’on remplace par une assiette en porcelaine retournée. Parce les perturbate­urs endocrinie­ns sont libérés sous l’effet de la chaleur, ils vont ruisseler via les gouttes de condensati­on depuis la cloche jusqu’au plat. Les perturbate­urs endocrinie­ns se cachent aussi dans les boîtes de conserves. Si l’intérieur est blanc, c’en est (le problème c’est qu’il faut ouvrir la boîte pour le savoir). Il est

relativeme­nt facile de se débarrasse­r des contenants en plastique, en les remplaçant­s par des récipients en verre. Et la petite bouteille d’eau qu’on remplit régulièrem­ent, on la jette lorsqu’elle est finie et on achète une gourde en métal. Certes, ce n’est pas le plus pratique pour les bambins, alors on privilégie la distributi­on au verre lorsqu’ils sont assez grands.

Laver les vêtements neufs

Côté penderie, il faut laver les vêtements neufs avant de les porter – a fortiori la layette – pour les débarrasse­r de l’apprêt et des produits chimiques qui peuvent être présents sur les tissus. Les jouets n’en sont pas exempts. Peluches, doudous et joujoux que les bambins aiment porter à la bouche doivent eux aussi être nettoyés avant utilisatio­n pour limiter la dispersion et l’ingestion des perturbate­urs endocrinie­ns – et ensuite régulièrem­ent pour des questions d’hygiène. Pour résumer, c’est dans les vieux pots (en verre) qu’on fait les meilleures confitures (maison) alors on aère, on contrôle les étiquettes et on nettoie avant d’utiliser !

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(Photo Ax.T.) Dans chaque pièce de la maison se cachent des perturbate­urs endocrinie­ns que l’on peut éviter.
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