Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Protéger les jeunes enfants des perturbateurs endocriniens Prévention
Pour tenter de limiter l’exposition des bébés à ces substances, il existe plein de petites choses à mettre en place. Le Centre de découverte du monde marin donne ses astuces
Ils sont partout et ils ne nous veulent pas de bien. Les perturbateurs endocriniens – ces produits chimiques de synthèse utilisés massivement par l’industrie pour offrir des produits de consommation de masse, pratiques, peu chers, efficaces et qui se conservent très (trop) longtemps – sont partout: dans notre alimentation, dans nos meubles, dans l’air que l’on respire. Problème, les études se sont multipliées dénonçant les effets délétères, sur la santé, de ces substances qui altèrent le bon fonctionnement du système hormonal. Pourtant, il n’y a pas de fatalité et on peut tenter de les limiter. En assainissant notre environnement et surtout en prenant de bonnes habitudes. L’enjeu est de taille, en particulier pour les enfants. C’est d’ailleurs en pensant à eux que le Centre de Découverte du monde marin (CDMM) a proposé des ateliers à destination des professionnels de la petite enfance et des parents, en partenariat avec la mairie de SaintLaurent-du-Var. «L’enfant est exposé aux perturbateurs endocriniens dès la conception. La femme enceinte doit donc être vigilante à son environnement. Qu’on se rassure, il y a des solutions; il ne faut pas non plus tomber dans l’angoisse, commente Richard Chemla, président du CDMM. La première erreur que font les futurs parents, c’est de repeindre la chambre et d’acheter des meubles juste avant la naissance. Il faudrait faire tout cela avant même la conception parce que les peintures et le mobilier contiennent beaucoup de perturbateurs endocriniens qui seront relâchés dans l’environnement. C’est cette odeur chimique si caractéristique que l’on sent. Il existe aujourd’hui des produits moins nocifs tels que des peintures à l’eau. Et lorsqu’on fait ces aménagements, on aère pour que toutes les nano-particules se dispersent. »
Meubles en bois massif
Pour le berceau ou encore la table à langer, le mieux, c’est encore d’opter pour de l’occasion. De l’huile de coude et une éponge et c’est prêt. Ou bien, il faut déballer les nouveaux meubles longtemps avant l’arrivée du chérubin. «Les perturbateurs endocriniens sont présents dans les colles. Donc l’idéal est de choisir du mobilier «plein» en bois massif, plutôt que de l’aggloméré, conseille Richard Chemla. Le bébé dort 16 heures par jour, autant que ce ne soit pas dans une zone polluée!» Parfois, il faut aussi admettre qu’il n’y a pas d’alternative. «Par exemple, nous n’avons pas encore trouvé de shampooing et de déodorant sans perturbateur endocrinien. Toutefois, il faut apprendre à lire les étiquettes et privilégier les produits bio et ceux qui contiennent le moins de produits chimiques.» Un conseil à appliquer autant pour les flacons destinés à bébé qu’aux adultes.
Jeter la cloche en plastique du micro-ondes
Pas facile de s’y retrouver dans les rayons des magasins. Pour l’hygiène, les produits d’entretiens c’est un peu comme pour l’alimentation, les spécialistes plébiscitent les choses naturelles, y compris et surtout pour les bambins. « Le mieux, c’est de leur cuisiner des produits frais (bio si possible). » Et s’il en reste, on opte pour des récipients en verre que l’on pourra placer au microondes. D’ailleurs, si on choisit cette méthode pour réchauffer, on oublie la cloche en plastique (celle qui vous permet d’éviter les projections intempestives de sauce tomate) qu’on remplace par une assiette en porcelaine retournée. Parce les perturbateurs endocriniens sont libérés sous l’effet de la chaleur, ils vont ruisseler via les gouttes de condensation depuis la cloche jusqu’au plat. Les perturbateurs endocriniens se cachent aussi dans les boîtes de conserves. Si l’intérieur est blanc, c’en est (le problème c’est qu’il faut ouvrir la boîte pour le savoir). Il est
relativement facile de se débarrasser des contenants en plastique, en les remplaçants par des récipients en verre. Et la petite bouteille d’eau qu’on remplit régulièrement, on la jette lorsqu’elle est finie et on achète une gourde en métal. Certes, ce n’est pas le plus pratique pour les bambins, alors on privilégie la distribution au verre lorsqu’ils sont assez grands.
Laver les vêtements neufs
Côté penderie, il faut laver les vêtements neufs avant de les porter – a fortiori la layette – pour les débarrasser de l’apprêt et des produits chimiques qui peuvent être présents sur les tissus. Les jouets n’en sont pas exempts. Peluches, doudous et joujoux que les bambins aiment porter à la bouche doivent eux aussi être nettoyés avant utilisation pour limiter la dispersion et l’ingestion des perturbateurs endocriniens – et ensuite régulièrement pour des questions d’hygiène. Pour résumer, c’est dans les vieux pots (en verre) qu’on fait les meilleures confitures (maison) alors on aère, on contrôle les étiquettes et on nettoie avant d’utiliser !