Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Castres passe la cinquième

Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait : Castres, club aux moyens limités, a décroché son cinquième titre de champion de France, hier en dominant Montpellie­r (29-13)

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Après 1949, 1950, 1993 et 2013, 2018 ! Le CO, onzième budget du Top 14 et club de la souspréfec­ture du Tarn, ville enclavée de quelque 43 000 habitants, a confirmé son statut de place forte du rugby français. De la décennie en particulie­r : personne, depuis Toulouse en 2011 et 2012, n’avait été sacré à deux reprises dans ce championna­t si dense? Le CO, financé par les laboratoir­es Pierre Fabre, a brisé cette série. Grâce à son collectif, son sens du sacrifice et son esprit de corps sans faille, qui lui avait permis de renverser La Rochelle sur son terrain miavril pour revenir dans la course à la qualificat­ion (2618). Puis d’éliminer en barrages, toujours à l’extérieur, Toulouse (23-11), avant de dompter le Racing 92 en demies (19-14). Un collectif subjugué par Christophe Urios, qui avait déjà accompli des miracles en emmenant Oyonnax en phase finale pour la première fois de son histoire en 2015. Il a fait mieux avec les Julien Dumora, Armand Battle, Loïc Jacquet, Mathieu Babillot, Rodrigo Capo Ortega, Thomas Combezou, face aux pointures montpellié­raines (Cruden, Pienaar, Picamoles, les frères Du Plessis, Nadolo).

Altrad devra repasser

Pour le MHR, premier de la saison régulière et impression­nant en demi-finales contre Lyon (40-14), le camouflet est énorme. Sept ans après avoir perdu sa première finale, il repart de nouveau bredouille­s de SaintDenis. A l’époque, avec une équipe essentiell­ement constituée de joueurs du cru, Montpellie­r avait chuté face au grand Stade Toulousain, seulement deux semaines après le rachat du club par l’homme d’affaires Mohed Altrad. Depuis, le milliardai­re n’a pas regardé à la dépense pour s’offrir un premier titre majeur, débauchant notamment l’été passé le manager néo-zélandais Vern Cotter et plusieurs internatio­naux confirmés (Cruden, Pienaar, Picamoles). Malgré ses moyens, qui font grincer des dents chez les autres présidents, il n’est donc pas parvenu à sa fin en 2018.

Montpellie­r hors sujet

Son équipe a failli dans tous ses secteurs habituelle­ment forts. Au pied d’abord : Pienaar, si précis en demies contre Lyon, a manqué deux pénalités, dont celle qui aurait permis au MHR de revenir à six points à quinze minutes de la fin. Après avoir tapé directemen­t en touche sans en avoir le droit (28’). Comme, avant lui, Jesse Mogg. Au bout de cette action, une pénalité permettant au CO de mener 6 à 3, par la botte de Benjamin Urdapillet­a (14’). Les Héraultais ont également péché en touche. Une faute de leur part dans ce secteur a ainsi amené la pénalité du 9 à 3 pour le CO (19). Puis un ballon volleyé en ballon mort par Van Rensburg a permis aux Tarnais de bénéficier d’une mêlée à cinq mètres de l’en-but montpellié­rain, pour au final l’essai du break signé Julien Dumora (39’, 19-9). Si les Castrais ont également contré le MHR sur les ballons portés, où il aime marquer son adversaire, ils ont aussi su jouer les coups qui se présentaie­nt sans se contenter de rester dans un rugby frontal qui aurait fait le jeu du MHR. Ils sont ainsi allés vers le large sur leur première possession, pour au final ouvrir le score (7’), et l’essai de Dumora est venu d’une décision de Kockott de jouer vers l’extérieur. Devant à la pause, ils ont en seconde période essentiell­ement résisté aux assauts montpellié­rains, ne cédant que sur un essai de pénalité, alors qu’ils étaient réduits à quatorze (55’, 19-13). Avant de porter l’estocade une dernière fois par Mafi (76’) pour mettre un point final au tome 5 de la légende du CO.

 ?? (Photo AFP) ?? Les Castrais, seulement sixièmes de la saison régulière, ne partaient pas avec la faveur des pronostics hier soir.
(Photo AFP) Les Castrais, seulement sixièmes de la saison régulière, ne partaient pas avec la faveur des pronostics hier soir.

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