Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La course des sommets

Avec Nibali et Bardet pour têtes d’affiche, la 70e édition du Critérium du Dauphiné tutoie plusieurs des sommets alpestres du Tour de France

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Taillé pour les grimpeurs, le parcours comporte quatre arrivées au sommet. Et autant d’occasions pour Vincenzo Nibali, vainqueur du Tour 2014, et Romain Bardet, sur le podium ces deux dernières années, de se tester face à une opposition de qualité à défaut d’être de la même densité que l’année dernière. L’ajout d’une semaine supplément­aire d’écart entre le Dauphiné et le Tour a incité quelques-uns des candidats de la Grande Boucle à choisir le Tour de Suisse. Mais la présence de plusieurs outsiders, susceptibl­es de se transforme­r en trouble-fête le mois prochain, incite Nibali à la réserve. «Ce sera très difficile de gagner», estime l’Italien. Comme la plupart des autres leaders d’équipes, le «Requin de Messine» revient d’un stage en altitude, la méthode d’entraîneme­nt désormais suivie par la quasi-totalité des prétendant­s aux premiers rôles du Tour. Les adversaire­s sont à chercher du côté du Britanniqu­e Adam Yates, qui pourrait être inspiré par le brillant parcours de son frère jumeau Simon au Giro, du Russe Ilnur Zakarin, de l’Irlandais Dan Martin, du Luxembourg­eois Bob Jungels ou encore de la révélation espagnole Marc Soler (vainqueur en mars de ParisNice). A moins d’une surprise auquel le Dauphiné, course exigeante et nerveuse, a parfois souscrit ces dernières années (Talansky en 2014, Fuglsang en 2017).

L’équipe de Bardet à domicile

L’équipe Sky, souvent victorieus­e depuis le début de la décennie (deux fois pour Wiggins, trois fois pour Froome), abat cette fois deux cartes. Le Gallois Geraint Thomas partage les responsabi­lités avec le Polonais Michal Kwiatkowsk­i. «Ce sont nos deux coureurs pour le classement général», annonce leur directeur sportif Servais Knaven, sans fixer précisémen­t de hiérarchie. Bardet représente en théorie la première chance française au vu d’un profil sans doute trop montagneux pour Julian Alaphilipp­e et d’un contre-lamontre par équipes de 35 kilomètres qui risque de coûter cher mercredi à Warren Barguil. Le grimpeur de Brioude affirme aborder le Dauphiné «avec beaucoup de motivation». «C’est une course superbe», affirme-t-il, «plus qu’une rampe de lancement vers le Tour». D’autant que son équipe AG2R La Mondiale, basée à Chambéry, joue à domicile sur les routes de la région. Notamment pour l’avant-dernière étape qui reprendra samedi prochain le parcours attendant les coureurs du Tour pour rejoindre La Rosière, par Bisanne, le col du Pré et le Cormet de Roselend. Le «chrono» par équipes, de même longueur que celui prévu sur le Tour, doit servir également de repère en prévision de juillet. Mais, pour l’heure, c’est un prologue de 6,6 kilomètres dans les rues de Valence qui lance la semaine des Alpes. Avant la seule étape qui offre une vraie chance aux rares sprinteurs du plateau (Coquard, Jakobsen, Ackermann, Bauhaus), de se distinguer. Le Dauphiné intéresse surtout les hommes des sommets.

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(Photos AFP) Romain Bardet et Vincenzo Nibali sont prêts à souffrir pour cette belle répétition à cinq semaines du départ du Tour.

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