Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Beaucoup de bonne volonté »
Malgré quelques craintes à son arrivée en décembre, Sandor Rac a découvert un groupe soudé dans l’adversité et sur lequel il pourra s’appuyer la saison prochaine pour surprendre
La pression est retombée, mais Sandor Rac fume toujours cigarette sur cigarette. L’addiction est trop forte. Au terrain comme à la nicotine. Aujourd’hui l’entraîneur de Toulon/Saint-Cyr peut souffler, après six premiers mois « difficiles ». Le maintien en poche, la fin de saison toute proche, il tire le bilan de ses débuts au TSCV et se projette sur la saison prochaine.
Sandor, quel bilan dressez-vous de vos six premiers mois à Toulon/Saint-Cyr ?
Ça a été une saison difficile pour moi. C’était la première fois que je prenais en main une équipe en milieu d’année. Et quand je suis arrivé, l’équipe était dans une situation délicate. J’avoue que j’ai commencé à transpirer lors du tournoi amical à Plan-de-Cuques, après trois défaites face à une équipe de D... Heureusement, les prestations en LFH m’ont rassuré. Ce n’est pas facile de récupérer une équipe comme ça en cours de route. Mais j’ai découvert un collectif avec du potentiel et qui, surtout, était solide sur le plan mental. Ma plus grande crainte était de trouver une équipe désunie. Mais j’ai vu beaucoup de bonne volonté, malgré pas mal de défaites d’un but...
Dans ce cas, la déception de ne pas jouer les play-offs est-elle plus grande que la joie de décrocher le maintien ?
De ne pas être parvenu à décrocher la huitième place a été une vraie déception, car à mes yeux cela s’est joué sur un match et même sur un but. Face à Nantes (-,
journée), nous perdons sur un but à quinze secondes du buzzer. Sans ce point perdu, nous aurions été en play-offs. C’est dur à vivre sur le moment, Mais la coupe de France est venue redonner du sourire au groupe.
Au final, le club termine premier des playdowns...
Oui, les filles ont fait correctement le boulot. Il y a eu une satisfaction pendant ces playdowns, la victoire au Havre () acquise avec huit filles du centre de formation. Après, les play-downs c’est toujours particulier. On aurait pu passer un mois tranquille, au lieu de ça il faut batailler pour sa survie en LFH. C’est sûr qu’avec le recul et le maintien assuré, on se dit que c’est une expérience qui nous servira pour la suite. Mais sur le moment, c’est dur à vivre...
Avez-vous eu peur de la relégation à un moment donné ?
Quand je suis arrivé, la première chose que je devais faire était de maintenir le club en LFH. Comme il y avait pas mal de joueuses en fin de contrat, il a fallu regarder celles qui allaient continuer avec nous et s’appuyer en grande partie sur elles pour arriver à cet objectif. J’avais besoin d’impliquer au maximum les filles qui allaient rester, qu’elles restent concernées par le maintien. Ce qui m’a amené à faire des choix qui ont, peutêtre, été mal compris par certaines. Au final, j’ai trouvé un noyau dur sur lequel on a pu s’appuyer. C’était aussi un des buts, pouvoir se passer des joueuses cadres selon les circonstances. Au début, cela aurait été inenvisageable. Mais au final, nous avons joué pas mal de matches de play-downs sans Laurène Catani ou Jessy Kramer, et nous avons gagné. Il y a une hiérarchie, mais on doit pouvoir faire sans quand c’est nécessaire.
Dans votre façon de faire, le collectif prime sur l’individualité. Mais s’il y en a une, d’individualité, qui manque, c’est bien Olivera Jurisic (blessée au genou depuis un an)...
Si Olivera revient, nous aurons une équipe très complète la saison prochaine. Chaque poste sera doublé. J’ai discuté avec elle, elle pense qu’elle peut revenir. J’espère que son genou la laissera en paix...
Pensez-vous avoir une équipe compétitive pour la saison prochaine ?
Je l’espère. Avec Laurisa (Landre) et Siraba (Dembélé), nous avons deux top joueuses mondiales qui vont apporter toute leur science du jeu. Sajka est une arrière droite gauchère en devenir. Elle a eu beaucoup de concurrence à son poste à Metz, mais chez nous, elle va progresser. Quant à la gardienne, Jankovic, elle sera une belle surprise. Je pense que nous aurons une équipe suffisamment solide pour rivaliser. Mais le championnat devient de plus en plus relevé. Brest, Nantes, Nice et Besançon vont rivaliser avec Metz. Nous, humblement, on va chercher à être meilleur que cette année.
On va chercher à être meilleur que cette année”