Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Conservatoire et école de musique sur la même partition
Les deux principales structures de Brignoles et Saint-Maximin travailleront davantage ensemble dans l’objectif d’harmoniser l’offre sur le territoire de la communauté d’agglomération
Les habitants du centre Var qui désirent prendre des cours de musique, de danse, de théâtre, se tournent depuis longtemps vers l’École intercommunale de musique, d’arts plastiques et de danse (Eimad) de Brignoles ou le Conservatoire de la Provence verte de Saint-Maximin. Réunies, depuis janvier 2017, sur le territoire et sous la compétence de la communauté d’agglomération « Provence verte », ces deux structures sont actuellement en train d’harmoniser leurs offres et leurs moyens avec, pour objectif de n’en former plus qu’une à l’horizon 2022. Elle deviendra alors, avec l’aval de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), un Conservatoire à rayonnement départemental. Récemment, leurs directeurs respectifs, Laurent Meunier, pour l’Eimad brignolais, et Maurice Le Cain, pour le conservatoire maximinois, étaient réunis autour de Jean-Pierre Morin, premier viceprésident de l’agglomération, pour présenter ce projet, sur lequel leurs équipes travaillent depuis plus d’un an.
Tarifs harmonisés
« Nous sommes déjà parvenus à harmoniser les politiques tarifaires », se réjouit Jean-Pierre Morin. Ainsi, les deux structures tiendront dorénavant compte du quotient familial et proposeront la location d’instruments. « Un travail d’ouverture et de démocratisation de l’accès aux enseignements voulue pas l’agglomération, rappelle Jean-Pierre Morin. Une reconnaissance, également, de l’unité administrative de notre territoire et de l’égalité de l’accès aux offres d’enseignement. »
Un futur siège à Brignoles
Techniquement, il a également été nécessaire d’intégrer les personnels des deux structures, environ soixante agents, au sein des effectifs de la communauté d’agglomération. « Cela représente un budget de près de deux millions d’euros », a rappelé le vice-président. Une somme à laquelle s’ajoute l’enveloppe – 5 millions – dédiée à la rénovation du bâtiment des Ursulines, à Brignoles, qui est destiné à recevoir le siège de la future structure unique. Les premières phases du chantier (appels d’offres) devraient être effectives dès ce mois de juin.
« De l’art, mais aussi un vecteur social »
Outre l’évidente nécessité d’une offre d’enseignement artistique, les missions des deux structures impliquent leur intervention dans les milieux scolaires : classes « orchestre », cours donnant lieu à des créations qui sont ensuite présentées « pour de vrai », face à un public, souvent dans des lieux « professionnels ». Ainsi, tandis que les structures accueillent près de 1 300 élèves inscrits, elles interviennent auprès d’environ 1 800 écoliers et collégiens. « Nous réalisons ainsi notre mission de nous ouvrir à tous les publics et à tous les milieux sociaux, s’enorgueillit Maurice Le Cain. Nos interventions permettent également de sensibiliser les amis, les parents, qui viennent nombreux assister aux spectacles de nos élèves. Ainsi, nous sommes davantage que des “distributeurs de leçons”. » Un constat appuyé par Laurent Meunier, encore sous le charme d’un récent spectacle monté par les collégiens brignolais de PaulCézanne sur la scène nationale de Châteauvallon, à Ollioules : « C’est génial de voir que des ados en difficulté scolaire peuvent se transcender sur scène. On leur rend une vraie fierté en les écoutant. La quasi-totalité des familles sont venues les voir, quelques-uns se sont inscrits aux cours. » Mission accomplie : la culture a trouvé sa place dans des foyers qui la considéraient souvent comme « élitiste ».
« Montrer aux élus ce que l’on fait »
Autre leitmotiv des deux directeurs : la communication. Notamment envers les élus : « Si l’enseignement culturel est vécu comme une charge, les relations sont compliquées. C’est à nous de montrer ce que l’on fait : les élus doivent savoir ce qu’il se passe. Le service public doit se montrer sous un angle local. » Jean-Pierre Morin acquiesce : « La qualité de l’offre d’enseignement culturel contribue fortement à l’établissement de l’identité du territoire. La musique, la danse, le théâtre, sont dans le domaine commun. Tout le monde doit pouvoir pratiquer et assister aux spectacles .»
Notre mission est de nous ouvrir à tous les publics et à tous les milieux sociaux” Maurice Le Cain, directeur du conservatoire de la Provence verte